Cet été, le Festival tyrolien d’Erl donne une nouvelle production du Château de Barbe-Bleue et de La Voix humaine mise en scène par Claus Guth. Vera Lotte Boecker renonce à chanter le rôle de la Femme, le remplacement de luxe est assuré par Barbara Hannigan.
Les remplacements de luxe deviendront-ils une spécialité du Festival tyrolien d’Erl ? On se souvient qu’il y a quelques semaines, l’édition hivernale du rendez-vous autrichien était chamboulée par une épidémie de grippe : plusieurs des jeunes interprètes initialement annoncés dans La Bohème et Les Puritains étaient contraints de renoncer à leur participation aux productions, et ils étaient remplacés au pied levé par quelques-uns des plus grands interprètes des rôles concernés – dans l’urgence, le nouvel intendant du Festival d’Erl, Jonas Kaufmann, avait su mobiliser son très riche carnet d’adresses.
De nouveau, le Festival d’Erl est confronté à une défection, cette fois pour son rendez-vous estival. En juillet prochain, la jeune soprano Vera Lotte Boecker devait interpréter le rôle de la Femme dans La Voix humaine de Poulenc, donné à Erl en diptyque avec Le Château de Barbe-Bleue. La soprano allemande doit annuler sa participation à la production pour raisons familiales.
La Voix humaine, rôle signature de Barbara Hannigan
Qui pour la remplacer ? De nouveau sans doute l’une des plus grandes interprètes actuelles du rôle : la soprano canadienne Barbara Hannigan. Si elle exerce aujourd’hui de plus en plus fréquemment een fosse comme cheffe d’orchestre, elle reste soprano et se produit aussi régulièrement sur scène (notamment pour défendre des œuvres contemporaines) et son « incarnation » du rôle principal de La Voix humaine s’impose comme l’un de ses grands rôles signatures – on se souvient notamment de son interprétation à l’Opéra de Paris en 2025 ou plus récemment à Munich.
La mise en scène de la production est en outre confiée à Claus Guth (en coproduction avec le Teatro del Maggio Musicale Fiorentino). Autant dire que le spectacle devrait susciter un solide intérêt chez les lyricomanes – qui pourraient être tentés, à l’avenir, de prendre leur billet pour les différentes productions d’Erl peu importe les distributions, nourrissant peut-être secrètement l’espoir de quelque « remplacements de luxe » inopinés.
publié le 28 janvier 2025 à 09h39 par Aurelien Pfeffer
28 janvier 2025 | Imprimer
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