Carmen est, dit-on, l’opéra le plus populaire au monde, notamment grâce à son rôle-titre, symbole de liberté et de passion. Pour autant, le rôle ne prend tout son sens que grâce au contrepoint de ceux de Don José (l’officier passionnément envouté par la cigarière) et de Micaëla (qui tente de ramener Don José à la raison), et qu’on considère généralement l’un et l’autre comme les représentants d’un ordre tantôt militaire, tantôt social ou familial. Des personnages plus ambigus qu’il n’y parait de prime abord – a fortiori quand on les aborde tels qu’ils sont présentés dans la nouvelle de Mérimée qui inspire le livret de l’opéra de Bizet – et qui évoluent au gré de la trame narrative, dévoilant de nombreuses facettes et supposant une véritable approche théâtrale.
C’est pour évoquer ces personnages portant la contradiction à Carmen que nous avons rencontré récemment Jonas Kaufmann et Inva Mula, qui interprètaient respectivement l’officier Don José et la sage Micaëla dans la nouvelle production de Carmen que donnait cette année les Chorégies d’Orange (dont on rendait compte récemment). Dans le cadre d'une brève discussion, les deux artistes reviennent sur leur interprétation de leur rôle respectif.
Après le rôle de Don José à Orange, on pourra entendre Jonas Kaufmann successivement dans les rôles de Florestan (Fidelio) au Festival de Salzbourg début août, puis en septembre dans celui de Radamès (Aïda) au Bayerische Staatsoper de Munich. Trois rôles très différents, en trois langues, dans trois œuvres emblématiques, en l’espace de seulement quelques semaines. Nous reviendrons prochainement plus longuement, dans le cadre d'un nouvel entretien avec le ténor, sur sa préparation et sa façon d’aborder ces trois interprétations.
16 juillet 2015 | Imprimer
Commentaires