Le Gran Teatre del Liceu, à Barcelone, annonçait récemment sa saison 2018-2019, composée de treize opéras dont trois en version de concert qui se joindront aux huit concerts. Et si l’opéra italien n’est pas le seul présent, il n’en demeure pas moins au coeur de la programmation.
L’année s’ouvrira avec I Puritani dans la mise en scène d’Annilese Miskimmon créée en septembre 2015 pour le Welsh National Opera puis repris au Den Jyske Opera en août 2016. Pretty Yende et María José Moreno se partageront le rôle d’Elvira face aux Arturo Talbo de Javier Camarena et Celso Albelo. En décembre, Riccardo Frizza dirigera l’Italiana in Algeri dans la production du Teatro Regio di Torino où elle a été donnée en mars 2009, mise en scène par Vittorio Borrelli. Sara Blanch tiendra seule le rôle d’Elvira tandis que le rôle de Mustafa sera partagé entre Luca Pisaroni et Simón Orfila. Lindoro aura également deux visages : ceux de Maxim Mironov et d’Edgardo Rocha, de même qu’Isabella avec Varduhi Abrahamyan et Maite Beaumont ou encore Taddeo avec Manel Esteve et Giorgio Caoduro.
Madame Butterfly ouvrira ensuite l’année 2019 du Gran Teatre del Liceu dans la reprise de sa coproduction avec la Royal Opera House (où elle a été donnée en 2015 où nous l’avions alors vue, avant d’être reprise en 2017), dans la mise en scène de Moshe Leiser et Patrice Caurier. Lianna Haroutounian et Ainhoa Arteta se partageront le rôle-titre, Justina Gringyte et Ana Ibarra celui de Suzuki, et Jorge de León et Rame Lahaj celui de Benjamin Franklin Pinkerton. En avril, l’Opéra reprendra La Gioconda mise en scène par Pier Luigi Pizzi, déjà donnée in loco en 2005 (ce qui avait alors fait l’objet d’une captation pour un DVD) et reprise à Paris en 2013. On retiendra surtout la production pour sa (très belle) double distribution, réunissant Iréne Theorin (dans une prise de rôle) et Anna Pirozzi pour le rôle-titre, Dolora Zajick et Veronica Simeoni dans celui de Laura Adorno, ou encore Ildebrando D'Arcangelo et Carlo Colombara dans celui d’Alvise Badoero. Ce sera ensuite au tour de la coproduction entre le Gran Teatre del Liceu et le Teatro de la Maestranza réunis pour Tosca. La mise en scène, déjà donnée in loco en 2013-2014, est signée par Paco Azorín et réunira sous la baguette de John Fiore Liudmyla Monastyrska et Tatiana Serjan qui se partageront le rôle de l’héroïne. Cette dernière croisera à nouveau le Scarpia d’Erwin Schrott (avec qui elle avait partagé l’affiche d’Attila en novembre dernier à Lyon) mais aussi celui de Lucio Gallo. Enfin, Luisa Miller (de Verdi) clôturera la saison dans la mise en scène de Damiano Michieletto et sous la baguette de Domingo Hindoyan. Ici, Sondra Radvanovsky et Eleonora Buratto se partageront le rôle de Luisa face aux Rodolfo de Piotr Beczala et d’Arturo Chacón-Cruz.
A ces opéras italiens viendra s’adjoindre un opéra de Haendel en italien, Rodelinda, dirigé par Josep Pons et mis en scène par Claus Guth, en coproduction avec le Teatro Real de Madrid, l’Oper Frankfurt et l’Opéra de Lyon (où elle sera donnée en décembre). Lisette Oropesa tiendra le rôle-titre et Bejun Mehta celui de Bertarido. Toutefois, l’un des moments phares de la saison sera probablement la création mondiale de L’Enigma di Lea, un opéra catalan composé par Benet Casablancas, lui aussi dirigé par Josep Pons et mis en scène par Carme Portaceli. Allison Cook créera donc ici le rôle de Lea. Le même chef sera également à l’affiche de Kátya Kabanová, mise en scène par David Alden en novembre et où Patricia Racette tiendra le rôle-titre, notamment aux côtés du Boris de Nikolai Schukoff.
En mai, le Gran Teatre del Liceu reprendra la production des Pêcheurs de Perles du Theater an der Wien mise en scène par Lotte de Beer dont nous avons pu voir le Trittico en décembre dernier à Munich. Yves Abel dirigera la partition de Bizet servie vocalement par une double distribution : Ekaterina Bakanova et Olga Kulchynska pour Leila, John Osborn et Dmitry Korchak pour Nadir, Michael Adams et Borja Quiza pour Zurga, et enfin Fernando Radó et Federico De Michelis pour Nourabad.
Trois opéras seront également donnés en version de concert. Tout d’abord Candide de Bernstein à l’occasion de l’anniversaire des 100 ans du compositeur. John DeMain conduira l’Orchestre symphonique du Liceu et Paul Appleby tiendra le rôle-titre face à la Cunégonde de Kathryn Lewek. En mars, ce sera au tour de Hamlet d’être donné pour deux dates, réunissant de grands noms tels que Carlos Álvarez dans le rôle du héros, Nicolas Testé dans celui de Claudius, mais aussi et surtout Diana Damrau dans celui d’Ophélie, tous placés sous la direction de Daniel Oren. Enfin, ultime opéra en version de concert, Agrippina, sera l’occasion pour Joyce DiDonato de revenir au Liceu sous la baguette de Maxim Emelyanychev à la tête de son ensemble Il Pomo d’Oro. La cantatrice sera accompagnée de noms tout aussi prestigieux, comme Luca Pisaroni, Franco Fagioli qui connaît bien le rôle de Nerone, Kathryn Lewek en Poppea, mais aussi Marie-Nicole Lemieux.
Lors de la présentation de la saison, la directrice artistique Christina Scheppelmann revendiquait une programmation articulée autour de trois grands piliers : de grandes voix, le grand répertoire et une variété de productions. Le Liceu offrira ainsi une saison dense et éclectique, du baroque au contemporain et marqué par une création mondiale, portée par des doubles distributions réunissant quelques-uns des plus grands noms de la scène lyrique actuelle.
Le détail de la saison est disponible sur le site officiel du Gran Teatre del Liceu.
29 mars 2018 | Imprimer
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