Du 19 juillet au 11 août prochains, la 38e édition du Festival Perelada sera le théâtre de 14 soirées musicales ou de danse, incluant des récitals de Piotr Beczala, Sonya Yoncheva et Ismael Jordi, Anna Pirozzi ou encore Julian Prégardien, Sara Blanch et Paolo Bordogna, mais aussi une création d’opéra. Tour d'horizon de la programmation.
En début d’année dernière, la Fondation Castell de Peralada initiait la construction du nouvel auditorium en plein air qui aura vocation à accueillir les futures représentations des festivals de Pâques et d’été de Perelada, au pied de l’imposante forteresse de la cité catalane. Selon Oriol Aguilà, le directeur artistique du Festival Perelada, les « travaux vont bon train » et s’ils ne seront manifestement pas totalement achevés cet été comme prévu, le public sera néanmoins accueilli du 19 juillet au 11 août prochains à l’occasion de la 38e édition du festival – avec une capacité d’accueil néanmoins réduite, les représentations seront données dans l'Eglise du Carmen. Et ce matin, Oriol Aguilà dévoilait la programmation du festival d’été, réunissant de grandes voix internationales et marquée de nouvelles créations (dont une création d'opéra).
Les grandes voix de Peralada
Attirer les plus grands interprètes des scènes lyriques (où les talents qui seront demain les grands interprètes du moment) est l’une des marques de fabrique du Festival Perelada et cette édition 2024 n’entend manifestement pas déroger à cette coutume.
Le festival s’ouvrira ainsi le 19 juillet avec le ténor polonais Piotr Beczala (pour sa troisième participation au festival), accompagné par la pianiste Sarah Tysman, dans un récital consacré en première partie au répertoire de Piotr Ilich Tchaïkovski et en seconde à de grands airs d'opéra de Moniuszko, Dvořák, Verdi ou encore Puccini. Quelques jours plus tard, le 26 juillet, Sonya Yoncheva et Ismael Jordi lui succéderont accompagnés au piano par Rubén Fernández Aguirre, dans un programme de romances populaires et de duos des grands maîtres de la zarzuela. Dès le lendemain, les festivaliers auront rendez-vous avec la soprano napolitaine Anna Pirozzi, dans un répertoire d’airs d’opéras italiens, faisant la part belle à Puccini, mais aussi Donizetti, Bellini ou encore Verdi et Leoncavallo.
présentation du Festival Perelada 2024 - photo Miquel González
Le Festival Perelada accueille aussi volontiers les jeunes interprètes prometteurs. Le 31 juillet, le ténor Julian Prégardien interprètera par exemple La belle meunière, ce cycle de chansons romantiques de Schubert, accompagné à la guitare par Isolde Santana et au piano par Anna Gebhardt, aux côtés du comédien Francesc Torrent. Très populaire auprès du public espagnol, la jeune soprano catalane Sara Blanch partagera aussi la scène avec le baryton italien Paolo Bordogna pour interpréter un programme dédié à Rossini (le 5 août).
Et une création d’opéra
Peralada fait traditionnellement aussi une place à la musique contemporaine et cette 38e édition du festival d’été ne fait pas exception. Le festival donnera la création de Don Juan No Existe. Sobre lo que olvidamos y lo que permanece, un opéra commandé par le festival à la jeune compositrice Helena Cánovas – en coproduction avec le Gran Teatre del Liceu de Barcelone, le Teatro Real de Madrid et le Teatro de la Mestranza de Séville.
Sur un livret d'Alberto Iglesias, Don Juan No Existe. Sobre lo que olvidamos y lo que permanece (littéralement, « ce que nous oublions et ce qui reste ») est présenté comme un hommage à la dramaturge féministe Carmen Díaz de Mendoza Aguado (1864-1929), dite la comtesse de San Luis. Dans le livret, au début du XXe siècle, après avoir assisté à une représentation de Don Giovanni, la comtesse de San Luis signe l’opéra Don Juan No Existe, sa propre lecture de la vie du séducteur mais confrontée à ses propres insécurités, à la société de l’époque et même à un fantôme qui la réfrène dans son entreprise. L’ouvrage sera un échec. En 2024, l’opéra est ressuscité par une créatrice qui entend l’achever et reconstituer ce qui s’est passé lors de la première de Don Juan no existe de Carmen Díaz de Mendoza Aguado – notamment parce qu’il ne reste presque rien de la compositrice. Cette créatrice est à son tour confrontée à ses voix intérieures, mais cette fois, elles ne font pas douter l’autrice, qui persévère. C’est ainsi que nait l’opéra d’Helena Cánovas, Don Juan No Existe. Sobre lo que olvidamos y lo que permanece comme un hommage « à toutes ces femmes qui ont été effacées de l'histoire simplement parce qu'elles sont nées femmes ».
La production de la création est confiée à la metteuse en scène Bárbara Lluch alors que la direction musicale sera assurée par Jhoanna Sierralta à la tête du Quatuor Cosmos avec la saxophoniste Elena Otero et le percussionniste Miquel Vich. Sur scène, la distribution réunira la soprano Natalia Labourdette, le ténor Pablo García-López et le baryton David Oller.
Le programme complet de la 38e édition du Festival Peralada est détaillé sur le site de l’événement, avec l’ensemble de ses rendez-vous de musique symphonique ou de danse. La billetterie ouvrira demain 15 mai.
publié le 14 mai 2024 à 16h39 par Aurelien Pfeffer
14 mai 2024 | Imprimer
Commentaires