Lors de sa nomination, Eva Kleinitz avait mis en place le festival Arsmondo, annuel et pluridisciplinaire, à l'Opéra national du Rhin, avec l'ambition d'y proposer une ouverture sur le monde. Et chaque année, le festival s'articule autour de la culture d'un pays spécifique. Après le Japon en 2018 puis l’Argentine l'an passé, et malgré la triste disparition d'Eva Kleinitz, c'est au tour de l'Inde d'être au coeur des festivités de cette édition 2020, du 1er mars au 8 avril, avant que ce ne soit au tour du Liban en 2021.
Comme pour les deux éditions précédentes, un opéra en lien avec le pays à l'honneur est au coeur du projet. Intitulée Until the Lions - Échos du Mahâbhârata et confiée au compositeur Thierry Pécou (fondateur de l'Ensemble Zellig ainsi que de l'Ensemble Variances), cette création mondiale repose sur l'oeuvre éponyme de l'écrivaine Karthika Naïr et doit donner « la parole aux femmes qui ont eu le plus à souffrir des rivalités, des destructions, des guerres, de la violence du pouvoir et de la domination du patriarcat ». Elle offrira sur scène le mélange de diverses formes d'expression artistique, du chant aux chorégraphies, permettant ainsi « d'illustrer l'extraordinaire diversité de l'Inde ». La mise en scène en sera confiée à Shobana Jeyasingh qui gérera également les chorégraphies de cette production dont la Première est prévue le 21 mars prochain à Strasbourg, avant d'être ensuite donnée à Mulhouse.
Bien qu'au coeur de l'événement, cette création mondiale n'est évidemment pas le seul rendez-vous du festival. Outre la rencontre avec l'équipe artistique de ce projet, Arsmondo proposera de nombreuses activités, comme des expositions, des débats, des films – notamment le biopic du Mahatma Gandhi réalisée par le cinéaste anglais Richard Attenborough et datant de 1982 –, des rencontres littéraires, des concerts, des rencontres jeune public, des danses traditionnelles, un cours de Yoga, et bien d'autres choses ! On notera également Danser comme en Inde, un rendez-vous inspiré par Until the Lions - Échos du Mahâbhârata au cours duquel on proposera au public de voir « comment aborder la danse de cette fascinante contrée ». Le festival accueillera aussi Dhoad, une troupe « qui, des confins du Rajasthan, nous apporte une musique enivrante et subtile qui va puiser aux racines du monde gitan », un récital d'Aruna Sairam, mais aussi un rendez-vous autour des « villes indiennes du XXIe siècle » ou encore avec l’illustrateur Jean-Marie Michaud.
Le festival proposera donc à nouveau de mutiples rencontres éclectiques, poursuivant le projet initial d'Eva Kleinitz et tranportant le public à le rencontre d'un pays et de sa richesse culturelle à travers bien des prismes artistiques. Afin de rendre hommage à la directrice défunte, cette édition est marquée par une « présence féminine importante » voulue par celle-ci, en réunissant une librettiste, une metteuse en scène chorégraphe et une cheffe d’orchestre pour l'opéra créé cette année. De plus, afin de « saluer sa mémoire et conserver le même esprit à ce festival, (la maison lyrique) a tenu à associer à cette édition d’ARSMONDO un grand nombre de femmes qui toutes témoignent de leur importance dans la vie artistique, littéraire et intellectuelle indienne tout comme dans les études menées en Europe sur l’Inde du passé et du présent ».
Retrouvez plus d'informations et le détail de la programmation sur le site officiel de l'OnR.
26 février 2020 | Imprimer
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