Les temps forts de la saison 2017 – 2018 du Metropolitan Opera

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Si le Metropolitan Opera souffre aujourd’hui d’une santé financière qui l’oblige à pratiquer une politique d’économies, la maison new-yorkaise reste évidemment un haut lieu de l’art lyrique dont chaque nouvelle saison est scrutée.
Le directeur Peter Gelb vient de dévoiler la saison 2017 – 2018 du Met et lève le voile sur cinq nouvelles productions (à commencer par une Norma mise en scène par David McVicar et dirigée par Carlo Rizzi pour ouvrir la saison le 25 septembre, avec Sondra Radvanovsky dans le rôle-titre et Joyce DiDonato en Adalgisa aux côtés de Joseph Calleja), deux premières au Met (notamment The Exterminating Angel, l’opéra de Thomas Adès – qu’il dirigera dans la fosse du Met – qui avait fait sensation l’année dernière au Festival de Salzbourg et qui sera donnée pour la première fois outre-Atlantique au Met), en plus de 19 reprises.

Au rang des nouvelles productions qui font déjà sensation, le Metropolitan programme une nouvelle fois Tosca – une institution au Met qui a programmé des années durant la fastueuse production mise en scène par Franco Zeffirelli, avant d’opter pour celle, bien plus sombre, de Luc Bondy, au grand damne des new-yorkais. Comme pour se rattraper, Peter Gelb annonce ici une nouvelle production de l’opéra de Puccini, cette fois confiée au metteur en scène David McVicar (assisté de la chorégraphe Leah Hausman avec qui il avait déjà travaillé à la Royal Opera House) et qui réunit une distribution prestigieuse : Andris Nelsons au pupitre et sa compagne Kristine Opolais sur scène (en alternance avec Anna Netrebko pour une prise de rôle pour six représentations), aux côtés notamment de rien de moins que Jonas Kaufmann et Bryn Terfel, de retour au Met après plusieurs saisons d’absence.
Autre nouvelle production : Così Fan Tutte, confiée au metteur en scène britannique Phelim McDermott (à qui l’on doit déjà les mises en scène remarquées de Satyagraha et de The Enchanted Island au Met), qui situe l’action de l’opéra de Mozart à Coney Island dans les années 1950, où « les gens souhaitaient croire aux illusions ». La production réunit notamment Amanda Majeski (Fiordiligi), Serena Malfi (Dorabella), Ben Bliss (Ferrando), Adam Plachetka (Guglielmo), Christopher Maltman (Don Alfonso), mais aussi Kelli O’Hara pour la première fois en Despina, tout droite venue des planches de Broadway.
Au cours de sa prochaine saison, le Met proposera par ailleurs quatre opéras français : Les Contes d’Hoffmann (avec Vittorio Grigolo, Anita Hartig et Erin Morley), Roméo et Juliette, Thaïs (avec Ailyn Pérez et Gerald Finley) et Cendrillon – œuvre rare de Jules Massenet donnée pour la première fois au Met, dans une production confiée à Laurent Pelly, avec Joyce DiDonato (et Alice Coote en Prince charmant et Stephanie Blythe) sous la baguette de Bertrand de Billy.

Le Metropolitan Opera est évidemment réputé aussi pour ses voix et les reprises de sa prochaine saison sont l’occasion de réunir des distributions attractives. On retient par exemple la présence de Sonya Yoncheva dans La Bohème, Luisa Miller (avec Piotr Beczala et Plácido Domingo), ou dans le rôle de la Comtesse des Noces de Figaro aux côtés de Nadine Sierra (Susanna), de Pretty Yende dans L’Elisir d’Amore et Lucia di Lammermoor, et de Maria Agresta (en Liù dans Turandot et Leonora dans le Trouvère) ou encore d’Angela Meade et Ildar Abdrazakov dans Semiramide, donné pour la dernière fois au Met en 1993.

Par ailleurs, le Met poursuit sa politique de diffusion de ces productions au cinéma dans 71 pays à travers le monde, dont la France. Pour cette douzième saison, The Met: Live in HD proposera la retransmission de dix représentations (les nouvelles productions et les reprises aux distributions les plus alléchantes), à commencer par la Norma qui ouvrira la nouvelle saison (diffusion le 7 octobre), suivie par la reprise de la Flûte Enchantée (14 octobre), The Exterminating Angel (18 novembre), la Tosca (27 janvier), L’Elisir d’Amore (10 février 2018), La Bohème (24 février 2018), Semiramide (le 10 mars 2018), Così fan tutte (le 31 mars), Luisa Miller (le 14 avril), et enfin Cendrillon (le 28 avril 2018).

Si, pour cette nouvelle saison, le Metropolitan Opera propose moins de nouvelles productions qu’au temps de ses hautes heures (économies obligent), la maison new-yorkaise compte toujours autant sur les grandes voix pour remplir sa salle immense, mais s’aventure aussi à programmer tantôt ses classiques dans de nouvelles productions, voire pousse l’audace jusqu'à proposer quelques œuvres rares ou inédites sur sa scène. Sans doute n’est-ce pas totalement anodin dans une maison dont le public est habitué à un certain classicisme. 

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