© Opéra de Lille
A l’instar de ses collègues, l’Opéra de Lille annonce à son tour sa saison 2024-2025. Une saison qui s’inscrira dans son projet de développement durable et son ambition de politique culturelle.
Selon Marie-Pierre Bresson : « Nous avons besoin des récits et des rêves des artistes. Nous avons le devoir – joyeux – de partager ces gestes artistiques avec les plus jeunes, d’inventer des évènements qui réunissent au cœur de la cité, et d’inviter au dialogue des territoires et des générations ». C’est donc avec ce désir de s’ouvrir le plus largement possible à l’art – notamment lyrique – que s’est bâtie cette prochaine saison 2024-2025 de l'Opéra de Lille.
Deux nouvelles productions encadrent la saison
C’est par le Polifemo de Nicola Porpora que s’ouvrira cette saison 2024-2025, dans la nouvelle production signée par Bruno Ravella – créée à l’Opéra national du Rhin d’où nous en rendions compte – où « les monstres et les pyrotechnies chères au XVIIIe siècle sont devenues des évasions en technicolor. Des magies comme on en concevait à Hollywood dans les années 1950, avec leurs couleurs saturées, leur exotisme, leurs trucages à la fois raffinés et naïfs ». A la tête du Concert d’Astrée, Emmanuelle Haïm retrouvera sa période de prédilection, tandis que sur scène, Paul-Antoine Bénos-Djian, Delphine Galou et José Coca Loza retrouveront leurs rôles respectifs. Ils seront rejoints par Kangmin Justin Kim, Marie Lys et Florie Valiquette.
Après son Falstaff en 2023, Denis Podalydès reviendra à Lille en mai pour Faust de Gounod en coproduction avec l’Opéra Comique et le Palazzetto Bru Zane, sous la direction musicale de Louis Langrée. Le metteur en scène voit ici « un opéra fondamentalement anti-puritain dans un monde puritain dont il épouse pourtant le code religieux, et qu’il feint d’observer. Il y a dans cette œuvre un aspect double ou duplice – une hypocrisie structurelle, typique du Second Empire. Car Gounod est un vrai catholique en proie à des démons d’autant plus démoniaques qu’il est fervent chrétien. » Quant au plateau, il réunira Julien Dran dans le rôle-titre face au Méphistophélès de Jérôme Boutillier ou la Marguerite de Vannina Santoni.
Deux grands classiques
S’ouvrir au plus grand nombre, c’est aussi s’ouvrir à celles et ceux qui ne connaissent pas encore l’opéra ou qui apprécient simplement les classiques du répertoire. C’est pourquoi l’Opéra de Lille planifiera Le Barbier de Séville dans la reprise de la mise en scène de Jean-Francois Sivadier donnée avec succès in loco en 2013. Une nouvelle génération de chanteurs attend le public sous la baguette de Diego Ceretta : Deepa Johnny, Filipe Manu, Alessandro Luongo ou encore Omar Montanari.
Si le Cosi fan tutte de Mozart est un classique, l’Opéra de Lille propose néanmoins une autre version avec ce Cosi fan tutti donné hors les murs, à Tourcoing. Ici, « le metteur en scène Antonio Cuenca Ruiz imagine Così fan tutti (sont-ils et elles tous comme ça) comme une soirée entre jeunes gens qui vire aux grandes manœuvres d’un game of love à la fois léger et grave, intime mais aussi politique. Puisant dans l’imaginaire contemporain, il associe les récitatifs de Da Ponte à des textes libertins de l’époque, dans une vision à la fois fidèle et moderne. Suivant une même inspiration, l’adaptation musicale – confiée à Maël Bailly – restitue la richesse de la partition originale tout en lui donnant des couleurs plus actuelles grâce à une instrumentation inédite ».
Des œuvres plus rares
Bien que n’étant pas inconnu du public, le David et Jonathas de Charpentier est loin d’être l’œuvre la plus courante sur nos scènes. Elle sera proposée au public lillois en décembre dans la mise en scène de Jean Bellorini – dont nous rendions compte depuis Nancy en 2024 – qui opte pour « une approche pleine de poésie, qui souligne le caractère tristement éternel de conflits religieux, politiques et ethniques, qui n’ont hélas pas fini d’embraser le monde ». Sébastien Daucé sera à nouveau à la baguette pour cette production qui réunira comme à Nancy Petr Nekoranec, Gwendoline Blondeel, Lucile Richardot ou encore Jean-Christophe Lanièce.
En janvier, Silvia Costa mettra en espace Montag aus Licht. En effet, « après Freitag aus Licht, montré en 2022 à l’Opéra de Lille, Le Balcon propose une sélection de scènes solistes du Lundi de Lumière, dans le cadre de la très longue préparation que demande cet opéra. Le collectif a souhaité ouvrir les portes de son atelier, conviant le public à assister aux répétitions, en lui faisant écouter la musique électronique préparée par le compositeur, et en proposant deux représentations uniques des scènes solistes d’un opéra qui semble comme un voyage initiatique dont la dramaturgie emprunte aux contes éternels – Blanche-Neige, Le Joueur de flûte de Hamelin – comme aux magies et aux naïvetés de l’enfance et à ses légendes éternelles ».
Diverses autres formes de rendez-vous
Outre ces rendez-vous lyriques, l’Opéra de Lille proposera également des rendez-vous autour de la danse, des ateliers, ou encore des concerts, comme par exemple l’Ode à Sainte Cécile de Händel avec Elsa Benoit et Eric Ferring, ou encore « Canciones » qui, comme son nom l’indique, tournera autour de chansons espagnoles interprétées par Gaëlle Arquez et Susan Manoff. Les familles pourront elles aussi se retrouver lors de temps qui leur seront dédiés, comme avec le spectacle À l’ombre du baobab, dans le cadre de Fiesta et de Finoreille. Ce dernier est « un dispositif unique en France de pratique artistique destiné à sensibiliser le jeune public à la musique et à l’univers de la voix et de la scène ». Ou encore Big Bang Happy Days des enfants : « Spectacles en famille, jeu de piste dans les couloirs, loges musicales, installations sonores… et plusieurs temps forts scéniques et musicaux conçus pour les plus jeunes (sans ennuyer les un peu plus vieux) par la facétieuse Zonzo ».
Les détails de la programmation sont disponibles sur le site internet de l’Opéra de Lille.
publié le 22 mai 2024 à 07h39 par Elodie Martinez
22 mai 2024 | Imprimer
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