Cette édition 2021 du Festival George Enescu, prévue du 28 août au 26 septembre, a une résonance toute particulière, puisque non seulement, il se veut une victoire musicale sur la pandémie de Covid-19 et le silence qu’elle impose aux salles et festivals depuis plus d’un an, mais elle entend aussi marquer plusieurs anniversaires : les 25 ans de l'événement, mais aussi le 140e anniversaire de la naissance du compositeur George Enescu, le cinquantenaire de la mort de Stravinsky, ou encore plus largement, les commémorations des 20 ans des attentats du 11 septembre. Des dates rappelées lors de la conférence de presse présentant cette édition exceptionnelle (réunissant quelque 4700 artistes), qui soulignait tantôt l'engagement du gouvernement roumain pour maintenir le rendez-vous, tantôt la nécessité du respect des mesures sanitaires du moment en fonction des évolutions de la pandémie.
Il faut dire que le Festival George Enescu demeure un haut lieu de la musique classique qui anime la capitale de la Roumanie tous les deux ans, y attirant les mélomanes et les artistes du monde entier, est à ce jour le plus grand évènement culturel international organisé par le pays et l’un des plus importants du genre. Le festival se démarque aussi par son atmosphère et les démonstrations d’amour à la musique dont est capable le public sur place, ainsi que le démontrent les nombreuses anecdotes rapportées par les organisateurs. C'est notamment pour cette spécificité que de nombreux artistes sont fidèles au rendez-vous et en gardent un souvenir inoubliable.
Les temps forts du Festival George Enescu 2021
L’édition 2021 s’ouvre donc le 28 août, avec un concert dirigé par Paavo Järvi à la tête du George Enescu Philharmonic Orchestra et de la violoniste Hilary Hahn, et se conclut le 26 septembre avec le Royal Concertgebouw Orchestra, sous la baguette de Daniel Harding. Naturellement, des œuvres de George Enescu sont au programme (cette édition voit un nombre record de ses œuvres jamais présentées au Festival), interprétées par de nombreux orchestres de prestige venus des quatre coins du globe, y compris de l’Hexagone avec l’Orchestre National de France ou Les Dissonances.
Comme chaque année, la musique et les musiciens sont au premier plan de l'événement, avec quelques-uns des plus grands interprètes, tels que Maria-João Pires (piano), Daniel Müller-Schott (violoncelle), Leonidas Kavakos (violon), Gil Shaham (violon), Gautier Capuçon (violoncelle), Lise de La Salle (piano), Fazil Say (piano) ou encore Jean-Yves Thibaudet (piano) pour ne citer qu’eux. Il en est de même pour les chefs d’orchestre dont les noms se multiplient, puisque outre le directeur musical du festival, Vladimir Jurowski, le public y retrouve Daniele Gatti, Vasily Petrenko, John Wilson, Jessica Cottis, Tito Ceccherini, William Christie, Sir Simon Rattle, et bien d’autres.
Rendez-vous lyriques
Les voix sont elles aussi au rendez-vous. Ainsi, si l’on attend avec impatience les premiers pas de Philippe Jaroussky en tant que chef à Montpellier en mai (si les conditions le permettent), c’est accompagnée de l’ensemble L'Arpeggiata et sous la direction de Christina Pluhar qu’il est annoncé au festival, dans un programme qu’il connaît et maîtrise parfaitement puisque Orfeo y tient une place centrale.
Le contre-ténor français n'est évidemment pas le seul à être de la partie, et le festival affiche d’autres récitals cinq étoiles dont ceux de Magdalena Kožená le 30 août, Diana Damrau le 12 septembre, Joyce DiDonato le 14 septembre, ou encore Sonya Yoncheva le 22 septembre. Notons également la présence de José Cura en tant que chef, mais aussi apparemment compositeur avec un Te Deum dédié au 25e anniversaire du festival (le 5 septembre).
Les partitions lyriques brillent également lors de la très rare Concordia de’ pianeti de Caldara, avec notamment Gaëlle Arquez et Christophe Dumaux, le 19 septembre, ou encore avec Le Nain le 15 septembre. Lady Macbeth de Mzensk est donné le 20 septembre sous la direction de Valery Gergiev, à la tête de l’Orchestre du Théâtre Mariinsky et d’une distribution de consonances slaves, dont Evgenia Muraveva dans le rôle de Katerina Lvovna Izmailova, Evgeny Akimov dans celui de son époux, ou encore Vladimir Vaneev en Boris Timofeyevich Izmailov. Le lendemain, chef et orchestre seront de retour pour Œdipus Rex, avec Alexander Mikhailov dans le rôle-titre. Enfin, Lulu sera proposée le 24 septembre, sous la direction de Lawrence Foster, avec Annika Gerhards dans le rôle-titre et Nikolai Schukoff en Alwa.
Bien que Mihai Constantinescu (directeur général du festival) ait rappelé que le programme a été composé et pensé en des temps meilleurs, ou que les scènes « by midnight » ont déjà été annulées afin d’anticiper les mesures sanitaires de cet été, il a également souligné l’adaptation du festival qui s’ouvre au numérique, y compris dans le cadre du concours George Enescu. Tous les concerts devraient ainsi être proposés en ligne, en plus d’une billetterie pour des places physiques, probablement ouverte mi-juin 2021. Le festival tient en effet à conserver les rencontres entre le public et les artistes afin de conserver l’expression de cet amour si particulier qui unit les uns et les autres.
Plus d'informations sont disponibles sur le site officiel du festival.
26 mars 2021
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