Jean-Christophe Spinosi

«  Ce qui m’intéresse dans toute production lyrique, c’est de capter ce qui nous parle encore aujourd’hui. Le respect de l’histoire et une soi disante authenticité ne m’intéresse pas.  A quoi bon récréer des circonstances d’exécution qui étaient souvent calamiteuses ? » Celui qui avoue sans ambage jouer sur instruments anciens uniquement pour l’aspect ludique de la chose, revendique d’abord de trouver l’esprit aventurier de cette musique. « S’il faut changer quelque chose en fonction de l’acoustique de la salle ou de tel ou tel instrument, cela ne me dérange pas. Mon seul objectif est de rester en phase avec la vie ; faire évoluer les choses comme elle évoluait en permanence à l’époque. Je cherche à travailler le plus fidèlement possible notamment à partir des sources autographes pour être le plus libre possible ; pouvoir rendre la simplicité absolue des sentiments qui nourrissent en permanence l'oeuvre.»

Avec l’Ensemble Matheus qu’il a fondé ou en tant que chef invité, il se produit en Europe, en Asie et aux Etats-Unis, où il a fait ses débuts au Carnegie Hall de New York en 2008 et au Symphony Hall de Boston en 2009. Il aborde quatre siècles de répertoire jusqu’au contemporain avec le même engagement vital.

Il dirigera ainsi prochainement Daphnis et Chloé de Ravel, Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, Serse de Haendel, la Symphonie de Chambre de Chostakovitch et laSymphonie du Nouveau Monde de Dvorak (avec le New Japan Philharmonic à Tokyo), le Requiem de Fauré, le Triple Concerto de Beethoven, dont il tiendra également la partie soliste au violon, ou Les Sept dernières paroles du Christ de Haydn avec le Quatuor Matheus dont il est le premier violon.

Ses collaborations avec de nombreux artistes sont souvent l’occasion d’amitiés musicales privilégiées (Marie-Nicole Lemieux, Philippe Jaroussky, Natalie Dessay, Cecilia Bartoli).

Depuis cinq ans, il dirige chaque saison, à la tête de l’Ensemble Matheus, une nouvelle production au Théâtre du Châtelet à Paris : La Pietra del Paragone de Rossini, Véronique de Messager, Les Vêpres de la Vierge de Monteverdi, Norma de Bellini, Le Barbier de Séville de Rossini et Orlando Paladino de Haydn.

Ces dernières années, il a dirigé notamment Alcina de Haendel à l’Opéra de Paris, La Fida Ninfade Vivaldi, dans le cadre d’une grande tournée européenne, Die Zauberflöte de Mozart au Theater an der Wien avec le Wiener Symphoniker, Così fan tutte de Mozart au Théâtre des Champs-Elysées, une nouvelle production scénique du Messie de Haendel au Theater an der Wien.

En 2011, il a fait de brillants débuts au Wiener Staatsoper où il dirige Le Barbier de Séville, avec l’Orchestre de Paris à la Salle Pleyel, avec le Royal Stockholm Philharmonic Orchestra au Stockholm Concert Hall, et à la Philharmonie de Berlin avec le Deutsches Symphonie Orchester (Beethoven).

Avec l’Ensemble Matheus, Jean-Christophe Spinosi a déjà une importante discographie comprenant des opéras inédits de Vivaldi (La Verità in cimento, Orlando furioso, Griselda et La Fida Ninfa), ainsi que le Stabat Mater et Nisi Dominus avec Philippe Jaroussky et Marie-Nicole Lemieux (Naïve). Il a également enregistré pour EMI-Virgin « Classics Heroes», double disque d’or.