Le Petit Marat - Il Piccolo Marat

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Description de l'Œuvre

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Si l’histoire retient le nom de Pietro Mascagni pour être le compositeur de Cavalleria rusticana, il n’en est pas moins l’auteur d’une quinzaine d’opéras, parmi lesquels Il Piccolo Marat (Le Petit Marat). L’opéra est créé le 2 mai 1921 au Teatro Costanzi de Rome, avec le ténor Hipolito Lazaro dans le rôle-titre, aux côtés notamment de Gilda Dalla Rizza dans le rôle de Mariella et de la basse Luigi Ferroni dans celui de l’Orco.

De la Révolution française au contexte politique italien des années 1920

Drame vériste en trois actes, Il Piccolo Marat repose sur un sujet historique, d’après un livret d’abord élaboré par Giovacchino Forzano, puis achevé par Giovanni Targgioni-Tozzetti qui avait déjà travaillé à plusieurs reprises avec Mascagni. Le cadre de l’opéra est situé au cœur de la Révolution française, entre révoltes populaires et répression de la terreur. Les deux librettistes puisent manifestement leur inspiration dans des ouvrages de l’époque, notamment Sous la terreur de Victor Martin (1906) et surtout Les Noyades de Nantes de Georges Lenôtre (1912) évoquant un épisode tragique de la ville de Nantes sous la terreur – l’exécution par noyade de nobles et ecclésiastiques nantais par des révolutionnaires.

Le sujet fait manifestement aussi écho au contexte politique italien de la période d’après première guerre mondiale, auquel Mascagni est sensible. En début d’année 1921, les partis socialiste et communiste italiens actent leur division et quelques mois plus tard, ce sont les partisans de Mussolini qui remportent les élections – l’année suivante, la marche sur Rome mènera Mussolini au pouvoir en Italie.

Une création triomphale

Lors de sa création au Teatro Costanzi de Rome le 2 mai 1921, Il Piccolo Marat rencontrera rapidement un très solide succès populaire qui rappelle celui de Cavalleria rusticana. L’ouvrage est repris dans de nombreux théâtres en Italie – à Vérone, à la Fenice de Venise, à Milan ou encore à Pise, entre autre, souvent avec Hipolito Lazaro dans le rôle-titre, et parfois dirigé par Mascagni lui-même. L’opéra connaitra également une carrière internationale, notamment en Amérique du Sud mais aussi en France, où l’ouvrage est donné pour la première fois à Paris au Théâtre Lyrique le 12 novembre 1928. Le Petit Marat sera néanmoins progressivement oublié, notamment du fait de la difficulté de trouver un ténor capable d’interpréter le rôle-titre, particulièrement exigeant.

Résumé de l’opéra Il Piccolo Marat

Pendant la Révolution française, un jeune homme use de subterfuge pour rejoindre les rangs du sanguinaire l’Orco, le Président du Comité de salut public. Baptisé le petit Marat par ses nouveaux compagnons d’arme, le jeune homme cherche en fait à libérer sa mère, la princesse de Fleury, emprisonnée par les révolutionnaires et menacée d’exécution. Avec l’aide de Mariella (la nièce de l’Orco) et du Charpentier terrifié par l’usage mortifère fait de ses créations, le petit Marat parviendra à sauver sa mère. Le petit Marat, la princesse et Mariella parviendront à s’enfuir ensemble. 

Acte 1

Au cœur de la Révolution française, la foule a faim et manifeste sa colère devant un palais transformé en geôle. Le lieu est occupé par le Président du Comité de salut public, l’Orco (l’Ogre), et les Marats, les gardiens de la Révolution. L’Orco est pris à parti par la foule : lui a de quoi manger alors que le peuple cri famine ! Et malgré sa réputation de brutalité, la population devient menaçante.

La situation est sauvée par un jeune homme. Dans la foule, il distribue au peuple affamé la moitié du repas que la jeune Mariella (la nièce de l’Orco) apportait à son oncle, tout en louant Marat. L’Orco salue l’initiative du jeune homme et le baptise « le Petit Marat », avant de l’enrôler parmi ses gardiens de la Révolution.

Parallèlement, pour vider les cellules trop pleines de sa prison, l’Orco a fait construire une embarcation pouvant être noyée en quelques instants dans les eaux du fleuve – noyant ainsi les prisonniers qui y ont été installés. Le Charpentier ayant conçu l’embarcation refuse de cautionner l’usage qui est fait de sa création. L’Orco le condamne à assister au supplice des prisonniers.

Le stratagème du petit Marat n’avait qu’un but : atteindre les prisonniers et y retrouver la princesse de Fleury, sa mère, qu’il entend libérer. Au loin, ils entendent le chant lugubre des prisonniers embarqués sur le fleuve. Quand la princesse apeurée demande à son fils la destination de l’embarcation, il refuse de lui répondre mais lui assure qu’elle aura la vie sauve.

Acte 2

Alors que la population pleure la situation (même le fleuve a rallié les bourreaux), le Charpentier demande au petit Marat de le laisser partir, afin de ne pas assister aux exécutions. Le petit Marat accepte discrètement à la condition que l’artisan lui procure un bateau rapide d’ici la nuit.

Alors que l’Orco et plusieurs de ses sbires pillent les possessions des prisonniers condamnés, le petit Marat trouve le dossier de la princesse de Fleury et le subtilise – il doit permettre à sa mère de quitter la prison. Parallèlement, un Soldat reproche à l’Orco de déshonorer l’idéal de la Révolution : l’Orco le fait arrêter pour sédition et le Soldat sera condamné au même titre que les autres prisonniers.

Choquée par les actes de son oncle et le soutien manifeste du petit Marat, Mariella en fait le reproche au jeune homme. Il lui explique ses motivations (il feint de soutenir l’Orco pour libérer sa mère) et lui déclare son amour. Ils jurent de fuir ensemble grâce au bateau du Charpentier.

Acte 3

Après une nuit d’ivresse, l’Orco est endormi. Le petit Marat et Mariella en profitent pour le ligoter et lui arracher la signature de l’acte de libération de la princesse. Avec la main libre qui lui permet de signer, l’Orco saisit néanmoins un pistolet et blesse le petit Marat. Le jeune homme enjoint Mariella à fuir et à libérer la princesse.

Le petit Marat se retrouve seul avec l’Orco, qui a réussi à se libérer. Ils s’affrontent et quand l’issue du combat semble désespérée, le Charpentier surgit et parvient à abattre le tortionnaire. Il emmène le jeune blessé jusqu’au bateau, où l’attendent déjà Mariella et la princesse.

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