Andrea Chénier - Andrea Chénier

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Informations générales

  • Compositeur:Umberto Giordano
  • Librettiste:Luigi Illica
  • Date de création:1896
  • Lieu de création:Italie
  • Nombre d'acte:5
  • Langue originale:Italien
  • Maison d'opéra de la production originale:Teatro alla Scala.

Description de l'Œuvre

Description Acte 1Acte 2Acte 3Acte 4Pour aller plus loin

Avec André Chénier, Umberto Giordano a fait d’un poète emblématique de la Révolution française un des rôles mythiques de l’art lyrique italien. « Donnez-moi un beau livret et je prendrai personnellement la responsabilité du succès musical ». C’est la demande enthousiaste que Giordano adresse à Luigi Illica, célèbre librettiste qui a beaucoup travaillé avec Giacomo Puccini.
Le jeune compositeur joue là son va-tout. Après des débuts très prometteurs, trois échecs successifs ont mis un terme à sa carrière d’abord favorisée par le tout-puissant éditeur Sonzogno. Giordano travaille donc avec l’énergie de la dernière chance dans une misérable petite chambre via Bramante, à Milan. Le triomphe sera au rendez-vous. André Chénier est acclamé dans toute l’Italie, puis dans le monde entier. Seule la France réserve un accueil mitigé à cet opéra jugé « contre-révolutionnaire ».

L’ouvrage relate les amours tragiques du poète avec Madeleine de Coigny, personnage inspiré par Aimée de Coigny à l’origine des vers de « La Jeune Captive », le plus célèbre poème de Chénier (1762-1794). Illica a très habilement mêlé des faits et des figures authentiques à une pure fiction marquée par les excès d’une des périodes les plus sombres de l’histoire de la Révolution, la Terreur. Les petites gens et les aristocrates, les soldats et les membres du tribunal révolutionnaire, constituent toute une galaxie de personnages secondaires campés de façon très réaliste. Sur un livret parfaitement construit, Giordano compose une musique d’un lyrisme irrésistible. La richesse de la palette sonore s’épanouit en quantité de pages héroïques parcourues d’accents passionnés porteurs d’idéaux humanitaires. Le chant des miséreux (acte 1) ou celui de la vieille aveugle rattachent l’ouvrage au courant vériste. Mais l’air le plus connu et le plus bouleversant reste celui dont Maria Callas a donné une interprétation inoubliable : « La mamma morta » (acte 3). Partant du registre grave, la voix s’élève progressivement dans l’aigu pour atteindre les sommets du lyrisme le plus incandescent. Le cinéma hollywoodien a rendu hommage à cet air d’une grande force émotionnelle dans une scène clef du film Philadelphia (1993).
André Chénier n’est pas donné aussi souvent qu’il le mériterait en raison de la nécessité d’avoir un trio vocal exceptionnel, Chénier (ténor), Madeleine (soprano) et Gérard, qui aime vainement Madeleine (baryton). Mario Del Monaco, Franco Corelli, Carlo Bergonzi, Luciano Pavarotti, Placido Domingo et José Carreras, pour n’en citer que quelques-uns, ont été de grands Chénier à côté des plus grandes sopranos comme Renata Tebaldi, Raina Kabaivanska ou Mirella Freni.

Résumé

Lors d’une réception au château de Coigny durant le printemps 1789, André Chénier, jeune poète plein de promesses, fait la connaissance de Madeleine, la fille de la comtesse de Coigny. Les échos de la Révolution qui s’annonce viennent troubler l’atmosphère de cette fête. La seconde partie du drame se déroule en juin 1794. L’ancien domestique de la comtesse de Coigny, Gérard, est devenu un fervent révolutionnaire. Cependant il aime Madeleine, une aristocrate, et il devient fou de jalousie en découvrant la passion qu’elle partage avec André Chénier. Gérard hésite entre la vengeance et le désir de céder aux supplications de Madeleine, prête à tout pour sauver André qui a été arrêté. Malgré l’intervention de Gérard, le poète est condamné à mort. Madeleine parvient à soudoyer un gardien pour rejoindre son amant dans sa prison. Elle montera à ses côtés dans la charrette qui les conduira à la guillotine. 

Acte 1

La comtesse de Coigny donne une fête dans son château durant le printemps 1789. Ses invités commentent les nouvelles venues de Paris mais ils ne s’inquiètent pas encore des bouleversements qui semblent s’annoncer. Le poète André Chénier est gentiment provoqué par Madeleine, la fille de la comtesse. Pour lui répondre, il se lance dans une improvisation pleine de sentiments passionnés lui révélant la puissance de l’amour, la valeur de l’attachement à la patrie et l’importance de la commisération pour ceux qui souffrent. La jeune fille est touchée par ce généreux discours. La fête est troublée par l’arrivée soudaine du domestique Gérard à la tête d’une troupe de paysans affamés. Il clame son indignation pour cette société frivole et rend sa livrée en emmenant son vieux père,  jardinier de la comtesse. Malgré les sollicitations de la maîtresse de maison, le charme est brisé et les invités partent en la laissant seule.

Acte 2

À Paris, en juin 1794, André Chénier attend son ami Roucher au café Hottot, près de la terrasse des Feuillants. Il est observé par un « Incroyable » qui est en réalité un espion du Comité de salut public. Le danger se rapproche du poète, qui refuse pourtant de quitter la France comme le lui conseille Roucher. André veut rester pour suivre son destin et rencontrer l’amour. Il avoue recevoir des lettres signées d’une inconnue qui se cache sous le nom d’ « Espoir ». Madeleine, qui a tout perdu,  apparaît bientôt devant Chénier : elle est l’inconnue qui l’aime passionnément. La réunion des deux amants est vite troublée par l’arrivée de Gérard devenu maintenant un révolutionnaire convaincu. Il a appris les retrouvailles des deux jeunes gens et, ivre de jalousie, veut les séparer. Il provoque Chénier et le blesse. Mais quand une foule déchaînée arrive, Gérard choisit de couvrir la fuite de Chénier auquel il révèle que son nom est sur les listes du terrible Fouquier-Tinville.

Acte 3

Dans la salle du Tribunal révolutionnaire, le 24 juillet 1794, le citoyen Gérard se lance dans un vibrant discours patriotique. La vieille Madelon offre son petit-fils à la cause révolutionnaire pour laquelle il est prêt à mourir. La foule entonne La Carmagnole. L’espion dissimulé en « Incroyable » apprend à Gérard l’arrestation de Chénier et lui dit qu’il servira d’appât pour arrêter Madeleine. Gérard est déchiré entre des sentiments contradictoires mais sa haine l’emporte et il finit par signer l’acte qui envoie Chénier à la guillotine. Madeleine se rend auprès de Gérard pour lui demander de sauver André. Elle lui décrit la misère et l’abandon dans lequel elle se trouve après la mort de sa mère. Gérard lui avoue sa passion. Madeleine va jusqu’à s’offrir à lui en échange de la vie de son amant. Touché par la force d’un tel amour, Gérard s’engage à tout faire pour sauver le poète. Chénier comparaît devant le tribunal. Malgré sa défense passionnée et le soutien de Gérard, il est condamné à mort.

Acte 4

Dans la prison de Saint-Lazare, Chénier écrit ses derniers vers, son adieu à la vie. Gérard introduit auprès du prisonnier une femme munie d’un laisser-passer exceptionnel : c’est Madeleine. Elle propose au gardien de prendre la place d’une condamnée qui doit mourir en même temps qu’André. Gérard tente une dernière démarche auprès de Robespierre pour sauver les deux amants. En vain. Ils montent tous deux dans la charrette qui les mène à la guillotine, accueillant la mort comme un acte d’amour suprême.

Pour aller plus loin

Avec André Chénier, Umberto Giordano a fait d’un poète emblématique de la Révolution française un des rôles mythiques de l’art lyrique italien. « Donnez-moi un beau livret et je prendrai personnellement la responsabilité du succès musical » : c’est la demande enthousiaste que Giordano adresse à Luigi Illica, complice habituel de Giacomo Puccini. Après des débuts très prometteurs, contredits par trois échecs successifs, le jeune compositeur joue là son va-tout. Lire la suite pour aller plus loin...

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