L'élixir d'amour - L'Elisir d'amore

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Informations générales

  • Compositeur:Gaetano Donizetti
  • Librettiste:Felice Romani
  • Date de création:1832
  • Lieu de création:Italie
  • Nombre d'acte:2
  • Langue originale:Italien
  • Maison d'opéra de la production originale:Teatro Lirico di Milano
  • Editeurs:Ricordi

Description de l'Œuvre

Description Acte 1Acte 2

On associe volontiers le nom de Gaetano Donizetti (1797-1848)  aux ténébreuses péripéties du drame historique se déroulant sur fond de brumes écossaises : on songe à ce chef-d’œuvre de l’opéra romantique italien, Lucia di Lammermoor (1835) inspiré de Walter Scott. Et pourtant, Donizetti s’est aussi brillamment illustré dans le genre comique. Parmi ses soixante-treize ouvrages, on compte une vingtaine de comédies légères, dans la filiation de Rossini auquel il vouait une grande admiration. Composé en deux semaines selon la légende, L’Elixir d’amour doit sa naissance à l’impérieuse nécessité de combler un manque dans la programmation incomplète d’un théâtre milanais en concurrence avec la Scala. Dans l’urgence, le librettiste Felice Romani reprend un livret d’Eugène Scribe, Le Philtre, mis en musique avec succès en 1831 par Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871). Contre toute attente, L’Elixir d’amour va devenir un des ouvrages les plus populaires de Donizetti. Il se maintient à l’affiche durant trente-trois jours avant de partir à la conquête de l’Italie, puis de l’Europe. Il demeure jusqu’à notre époque un des fleurons du répertoire lyrique.

Considéré comme un des « opera buffa » les plus réussis, L’Elixir d’amour  réalise un équilibre parfait entre l’efficacité comique du livret et la subtilité de l’écriture musicale.On y retrouve les principales caractéristiques du genre dans bon nombre de passages telle l’aria de Dulcamara « Udite, udite, o rustici » (acte 1, scène 5) où l’on admire le jeu étourdissant des crescendos. A côté du schématisme de la mécanique comique à laquelle se rattachent Dulcamara et Belcore, s’épanouit une nouvelle inspiration qui favorise le triomphe de l’amour et de la bonté dans un univers bucolique idéal. Donizetti s’affranchit du modèle rossinien pour explorer le champ de la comédie sentimentale comme en témoigne le traitement des deux protagonistes, Nemorino et Adina. Dans le soin apporté à la crédibilité psychologique de ces personnages, on décèle les apports du lyrisme romantique caractérisé par un ton de mélancolie et une justesse dans la peinture des sentiments déjà à l’œuvre dans les drames de Donizetti. Qui par exemple ne connaît la célèbre romance « Una furtiva lagrima » (acte 2, scène 8) ? Elle a acquis une sorte d’existence indépendante de l’ensemble de l’ouvrage. Plus d’une personne charmée à son écoute serait surprise d’apprendre que ce chant vibrant d’une douleur pleine de noblesse est extrait d’un ouvrage comique  dont il constitue sans doute le plus beau moment. C’est dans cet équilibre particulier entre la farce et la peinture romantique du sentiment amoureux que résident l’originalité et la magie de l’Elixir d’amour.  

Résumé

Nemorino, un jeune villageois naïf et timide, est amoureux de la belle Adina, riche héritière arrogante et cultivée. Dédaigné par la jeune fille, Nemorino achète un élixir magique à un charlatan, le docteur Dulcamara. Il s’agit en réalité d’une bouteille de vin de Bordeaux qui plonge le crédule Nemorino dans une gaité inhabituelle et une curieuse indifférence quand il apprend le prochain mariage d’Adina avec un bellâtre suffisant, le sergent Belcore. Pour avoir de quoi s’acheter une nouvelle bouteille du précieux « élixir d’amour », Nemorino s’engage dans le régiment de son rival. Un providentiel héritage viendra dénouer les fils de cette délicieuse comédie sentimentale : Nemorino deviendra riche et pourra épouser Adina ce qui viendra définitivement confirmer l’efficacité du fameux élixir de Dulcamara.

Acte 1

A la campagne, au début du XIXe siècle. Nemorino (ténor), un jeune villageois naïf et touchant, aime l’inaccessible Adina (soprano). Arrive le sergent Belcore (baryton), un bellâtre prétentieux, et ses soldats. Il demande en mariage Adina qui désire réfléchir avant de s’engager.
Restée seule avec Nemorino, Adina ne lui prête aucune attention.
Le docteur Dulcamara (basse), un charlatan ambulant, arrive au village et persuade notre amoureux que la bouteille de bordeaux qu’il lui vend et que le soupirant s’empresse de boire, est un philtre d’amour.
Sous l’effet de l’alcool, Némorino ignore Adina, qui vexée, accepte d'épouser le sergent, sous les yeux désespérés du jouvenceau.

Acte 2

Adina, souhaitant humilier Némorino, soumet la signature du contrat de mariage à sa venue. Le jeune homme, désirant plus que jamais séduire sa bien-aimée, s’engage dans l’armée pour obtenir une prime et acheter ainsi, une nouvelle bouteille d’élixir.
En outre, il est seul à ignorer que son oncle, mort, lui a légué une fortune, qui le rend irrésistible aux yeux des jeunes filles et révèle la jalousie dans le regard d’Adina.
La furtive larme qu’il remarque alors sur sa joue convainc Nemorino des sentiments qu’elle lui porte.
Adina rachète à Belcore l’engagement de Némorino et lui avoue enfin son amour.
Non sans humour, le sergent, déclare que des milliers de femmes l'attendent ailleurs, tandis que Dulcamara quitte le village, fortune faîte sous les acclamations des villageois.

« E Finita la commedia ! »

Pour aller plus loin

On associe volontiers le nom de Gaetano Donizetti (1797-1848) aux ténébreuses péripéties du drame historique se déroulant sur fond de brumes écossaises : on songe à ce chef-d’œuvre de l’opéra romantique italien, Lucia di Lammermoor (1835) inspirée de Walter Scott ou encore à la « trilogie Tudor », Anna Bolena (1830), Maria Stuarda (1834), Roberto Devereux (1837). L’oppression familiale est souvent au cœur de ces tragédies qui conduisent les protagonistes à la folie suicidaire. Et pourtant, Donizetti s’est aussi brillamment illustré dans le genre comique.
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