La saison 2024-2025 sera la troisième pour Cecilia Bartoli à la tête de l’Opéra de Monte-Carlo. La cantatrice y rend hommage à Puccini (avec des distributions impressionnantes), propose une incursion wagnérienne, tout en multipliant les oeuvres de répertoire.
Pour cette prochaine saison 2024-2025 de l'Opéra de Monte-Carlo, la maîtresse des lieux Cecilia Bartoli a confectionné une saison riche de « plus de trente représentations, quatorze projets, dont cinq opéras en scène et trois en version de concert », pour un répertoire s’étendant sur pas moins de cinq siècles et rendant hommage à Puccini.
Giacomo Puccini célébré par un festival
À l’occasion du centenaire de sa disparition, Puccini sera particulièrement mis en avant « avec quatre événements et des interprètes superlatifs », au cours d’un « festival centenaire Puccini ».
C’est à La Rondine qu’incombera l’ouverture du bal, dans une version de concert portée par Pretty Yende, aux côtés de Deanna Breiwick, Charles Castronovo, Juan Francisco Gatell et Roberto de Candia. Un beau retour sur les lieux de la création de l’œuvre, qui vit le jour à Monte-Carlo le 27 mars 1917.
Puis La Bohème imaginée par Jean-Louis Grinda dont nous rendions compte en 2020. Marco Armiliato dirigera pour l’occasion un plateau qui pourra compter sur la Mimi d’Anna Netrebko et de Nino Machaidze, qui tiendra également le rôle de Musetta en alternance avec Mariam Battistelli (pour la date du 19 novembre). Yusif Eyvazov incarnera pour sa part Rodolfo, et Florian Sempey, Marcello.
Autre grand classique puccinien, Tosca sera proposée en version de concert par un plateau de haute volée composé notamment de Maria José Siri dans le rôle-titre, Roberto Alagna en Mario Cavaradossi et Luca Salsi en Scarpia.
Enfin, le 17 novembre, Jonas Kaufmann conviera le public pour un récital autour des plus beaux airs de Puccini, accompagné par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, toujours sous la direction de Marco Armiliato.
Un voyage wagnérien
Février sera marqué par une nouvelle production de L’Or du Rhin, dans une « spectaculaire » mise en scène de Davide Livermore. Toutefois, « l’aspect révolutionnaire de cette production réside (…) dans son approche musicale, au-delà des tentatives récentes engagées par d’autres scènes : la recréation du son originel de l’orchestre, l’attention à la préservation de la clarté de la parole, un soin particulier porté à l’interaction entre la voix et l’orchestre, la différenciation entre la déclamation et les passages plus cantabile ». Le plateau sera composé d’une « équipe de chanteurs triés sur le volet » : Tobias Kehrer, Wilhelm Schwinghammer, Michael Laurenz, Péter Kalman, Varduhi Abrahamyan, Mélissa Petit ou encore Ekaterina Semenchuk. Cette dernière sera également présente pour la version de concert de l’acte II de Tristan et Isolde le 2 mars. Elle sera entourée pour l’occasion d'Andreas Schager (Tristan), Anja Kampe (Isolde) et Georg Zeppenfeld (roi Mark).
De grands classiques
Pour les Fêtes de fin d’année, l’Opéra de Monte-Carlo reprendra L’Elisir d'amore dans la production d’Adriano Sinivia créée à Lausanne, déjà reprises plusieurs fois comme aux Chorégies d’Orange en 2022, d’où nous en rendions compte. Regula Mühlemann et Vittorio Grigolo tiendront les rôles de d’Adina et Nemorino, rejoints par Davide Luciano, Nicola Alaimo et Aitana Sanz-Pérez. L'Opéra invitera d’ailleurs pour la première fois « à vivre une soirée de réveillon exceptionnelle » où « musique et champagne seront de mise » : « venez assister à une représentation de L’elisir d’amore de Gaetano Donizetti dans la salle historique de l’Opéra de Monte-Carlo et profitez ensuite d’un élégant dîner à la prestigieuse galerie d’art internationale Hauser & Wirth ».
En janvier, une version de Don Giovanni mise en espace devrait ravir le public sous la baguette de Bertrand de Billy, et avec Davide Luciano dans le rôle-titre face aux Donna Anna de Maria Bengtsson, Donna Elvira de Tara Erraught et Ottavio de Edgardo Rocha. Mais le véritable événement du mois sera la nouvelle production de La Clémence de Titus dans une mise en scène de Jetske Mijnssen. En fosse, nous pourrons compter sur Gianluca Capuano, et sur scène, Cecilia Bartoli empoignera le rôle de Sesto (après l'avoir interprété pour la première fois à Salzbourg récemment) aux côtés du Tito de Giovanni Sala, la Vitellia de Mané Galoyan, la Servilia de Mélissa Petit, l’Annio d’Anna Tetruashvili ou encore le Publio de Péter Kalman.
Place à la douce folie de Ravel avec le diptyque L’Heure espagnole / L’Enfant et les Sortilèges qui célèbrera au passage le 150ème anniversaire du compositeur avec cette coproduction avec l’Opéra de Tours, l’Opéra Grand Avignon et l’Opéra royal de Wallonie. La mise en scène a été confiée à Jean-Louis Grinda et nous retrouverons sur scène Gaëlle Arquez, Cyrille Dubois, Florian Sempey, Matthieu Lécroart ou encore Jennifer Courcier sous la baguette de Kazuki Yamada.
Des rendez-vous plus originaux
Vittorio Grigolo proposera un hommage à Sinatra le 2 décembre, « accompagné par un orchestre symphonique ainsi que par un orchestre de jazz », il présentera une vingtaine des plus grands succès de Sinatra. Selon le programme, « il est passionnant d’entendre comment le ténor italien rend hommage à La Voix (n.d.l.r. : le surnom donné à Sinatra) sans jamais trahir sa voix d’opéra – moins granuleuse et sombrement séduisante que celle de Sinatra, mais d’une jeunesse pleine de charme, d’une subtile élégance et d’une grande ferveur ».
Plus tard dans le mois, Gianluca Capuano dirigera l’Oratorio de Noël de Bach à la tête d’un plateau composé de Regula Mühlemann, Anna Stephany, Daniel Behle et Kartal Karagedik.
Autre grand nom présent pour un récital cette saison, Benjamin Bernheim présentera une rare version des Nuits d’été de Berlioz pour ténor et piano (ici, celui de Carrie-Ann Matheson) , mais aussi des pages d’Henri Duparc et d’Ernest Chausson.
Les Vêpres de la Vierge seront proposées pour leur part à la cathédrale de Monaco le 14 mars en coproduction avec le Festival de Pentecôte de Salzbourg et le Printemps des Arts de Monte-Carlo.
Plus d’informations sont disponibles sur le site officiel de l’Opéra de Monte-Carlo.
publié le 29 mai 2024 à 14h16 par Elodie Martinez
29 mai 2024 | Imprimer
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