Dominique Meyer : « j'irai volontiers aider une autre institution »

Xl_dominique-meyer-teatro-alla-scala-2024 © DR

En marge de la présentation de sa dernière saison à la tête de la Scala de Milan, Dominique Meyer dressait le bilan de son mandat, avant un départ qu’il n’a pas souhaité. Il laisse une maison rénovée et en bon ordre, en attendant « d’annoncer bientôt où (il) ira », pour « aider une autre institution ».

Actuellement à la tête de la Scala de Milan, Dominique Meyer devra quitter ses fonctions d’ici quelques mois. On le sait, ce n’est pas son choix, ni celui de la maison milanaise, mais la décision « d’un ministre qui a décidé de (l)e mettre à la retraite » – un décret du gouvernement italien fixe dorénavant l’âge limite d’exercice des directeurs d’opéra à 70 ans en Italie et Dominique Meyer les aura en août de l’année prochaine. Ce sont les propos de l’intéressé, retransmis sur les réseaux sociaux à l'occasion de la présentation de la (très riche) prochaine saison du Teatro alla Scala.

Pour autant, il n’y a manifestement pas d’amertume chez Dominique Meyer qui se dit « heureux et serein ». Après avoir déjà dirigé les plus grandes maisons lyriques d’Europe (il a accompagné l’ouverture de l’Opéra Bastille, dirigé l’Opéra de Lausanne, le Théâtre des Champs-Élysées, puis l’Opéra de Vienne avant de prendre la direction de la Scala), il estime que « celui qui a fait ce chemin n'a pas le droit de se plaindre ». D'autant qu'à Milan, Dominique Meyer estime avoir « été accueilli, l'équipe est devenue une famille ». Et s’adressant à ses collaborateurs : « Je vous ai beaucoup demandé. Nous avons rénové la Scala de fond en comble. Nous avons fait du bon travail ».

« Un théâtre en ordre et préparé pour l'avenir »

Il faut dire que le surintendant peut se prévaloir d'un certain bilan, malgré les difficultés rencontrées (notamment pendant la pandémie) : « ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas quelqu'un de très arrogant, mais je suis néanmoins conscient de laisser derrière moi une Scala modernisée, un théâtre en ordre et préparé pour les défis de l'avenir ». Les chiffres parlent d'eux-mêmes : un taux de remplissage moyen supérieur à 90% pour l’opéra, une billetterie à la hausse, des comptes dégageant des bénéfices et même un rajeunissement du public (le graal des directeurs d’opéra aujourd’hui) avec un tiers des spectateurs de la Scala affichant moins de 35 ans.

Il laissera néanmoins la place dans quelques mois, en février 2025 (en principe la date de fin de son mandat) ou peut-être en août (avant qu’il atteigne les 70 ans). La date n’est pas clairement arrêtée mais le moment venu, il partira « poliment et courtoisement, comme je l'ai toujours fait » et Fortunato Ortombrina lui succédera. « Je suis heureux que Fortunato Ortombina soit mon successeur : dans la vie, il y a toujours un prédécesseur et un successeur, et je suis heureux que Fortunato soit mon successeur ».

Et après la Scala, quel sera l’avenir de Dominique Meyer ? Il ménage ses effets. « Je me retire de la Scala, et c'est bien, mais la vie continue. J'annoncerai bientôt où je vais, j'irai volontiers aider une autre institution ». Peu importe où ira Dominique Meyer, gageons qu’il y sera le bienvenu.

publié le 29 mai 2024 à 14h20 par Aurelien Pfeffer

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