Tout au long de sa carrière, Cecilia Bartoli a interprété de nombreux rôles mozartiens et pour autant, en tant que directrice artistique du Festival de Pentecôte de Salzbourg depuis 2012, elle n’avait encore jamais placé W.A. Mozart au cœur de la programmation de son festival. Un tort qu’elle entend réparer l’année prochaine en « consacrant quatre jours exceptionnels à (s)on compositeur préféré » à l’occasion du Festival de Pentecôte de Salzbourg 2024 « pour transmettre le plaisir de chanter, d’interpréter et d’écouter sa musique ».
Une première version scénique de La Clémence de Titus pour Cecilia Bartoli
La directrice artistique place La Clémence de Titus au cœur de sa programmation mozartienne. Ce n’est pas totalement une surprise dans la mesure où Cecilia Bartoli a interprété l’opéra de Mozart à plusieurs reprises en version de concert l’année dernière dans le cadre d’une tournée – qui passait notamment par la Philharmonie de Paris, on en rendait compte. L’occasion pour la mezzo-soprano de « redécouvrir La Clemenza di Tito » et « de réaliser qu(’elle) avai(t) oublié à quel point l’ouvrage est incroyablement beau et injustement négligé ».
Elle poursuit : « ma redécouverte m’a tant enthousiasmée que j’ai décidé de l’interpréter pour la première fois en version scénique ; et donc en 2024, Robert Carsen créera une nouvelle production de La Clemenza di Tito au Festival de Pentecôte de Salzbourg où je ferai mes débuts scéniques dans le rôle de Sesto, aux côtés de plusieurs interprètes mozartiens fantastiques, accompagnés par les Musiciens du Prince – Monaco qui jouent sur des instruments d’époque sous la direction de l’incroyable chef Gianluca Capuano ». La distribution est partiellement celle de la tournée de la version de concert : outre Cecilia Bartoli en Sesto, Alexandra Marcellier et Mélissa Petit reprennent leur rôle respectif de Vitellia et Servilia, et elles seront rejointes par Daniel Behle dans le rôle-titre et Ildebrando D'Arcangelo en Publio – le rôle d’Annio (tenu alors par Lea Desandre) n’est pas encore distribué.
Toutes les facettes de Mozart
D’autres soirées seront dédiées à « la joie de la musique de Mozart » au cours de ce week-end de Pentecôte 2024. On retient notamment Une folle Journée le 18 mai, un gala d’opéra « humoristique » conçu par Davide Livermore et articulé autour des grands airs de la trilogie Mozart – Da Ponte, Les Noces de Figaro, Così fan tutte et Don Giovanni. Sur scène, on retrouvera notamment une partie de la distribution de La Clémence de Titus : Mélissa Petit, Cecilia Bartoli, Daniel Behle et Ildebrando DArcangelo mais aussi Lea Desandre et Rolando Villazón.
Cecilia Bartoli entend aussi inviter le public à (re)découvrir une autre facette « plus sérieuse » de Mozart le 19 mai, avec sa Grande messe en ut mineur par l’ensemble Il Canto di Orfeo, illustrant le talent du compositeur pour la musique sacrée et les œuvres chorales. Parmi les solistes, la soirée sera portée par la soprano Regula Mühlemann, la mezzo Juliette Mey, le ténor Jan Petryka et la basse Yasushi Hirano.
La directrice artistique Cecilia Bartoli y ajoute aussi un récital de piano par András Schiff et un concert du pianiste Daniil Trifonov accompagné par la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen confiée à la baguette du chef Paavo Järvi.
Enfin, en marge de ce weekend mozartien, le Festival de Pentecôte de Salzbourg accueillera aussi un gala anniversaire des « 50 ans de Plácido Domingo à Salzbourg » avec le baryton et animé par Rolando Villazón, sous la direction du chef Marco Armiliato. Le programme doit encore être annoncé, mais devrait réunir des airs et duos de Rossini, Bizet, Massenet ou encore Verdi et une sélection d’air de zarzuelas avec pléthore de solistes parmi lesquels les sopranos Aida Garifullina, Elena Stikhina et Sonya Yoncheva, les ténors René Barbera, Bekhzod Davronov et Dmitry Korchak ou encore le baryton basse Erwin Schrott.
Selon Cecilia Bartoli, « décrire le monde de Mozart en quatre jours est une entreprise ambitieuse, voire impossible » mais même « si Mozart est omniprésent à Salzbourg, on ne se lasse jamais de sa musique », pour peu qu’on « aborde toujours le compositeur avec amour et attention ».
14 novembre 2023 | Imprimer
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