La Maîtrise des Hauts-de-Seine ne participera pas à la Flûte Enchantée de l’Opéra de Paris

© Maîtrise des Hauts de Seine

En novembre, l’Opéra de Paris reprendra La Flûte Enchantée, mais sans les jeunes solistes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine – remplacés par ceux de l’ensemble Aurelius Sängerknaben Calw. Une décision qui fait suite à l'enquête ouverte à l'encontre du directeur de la Maîtrise, Gaël Darchen.

Du 2 au 23 novembre prochains, l’Opéra de Paris reprendra sa production de La Flûte Enchantée dans la mise en scène de Robert Carsen – créée en 2014, et déjà reprise en 2017 puis de nouveau en 2019. Si la mise en scène est connue, cette reprise de 2024 sera néanmoins l’occasion d’assister à la première direction d’orchestre d’une œuvre lyrique par la cheffe ukrainienne Oksana Lyniv dans la fosse parisienne (après sa série de concerts Tchaïkovski en 2021). Elle permettra aussi de découvrir une distribution partiellement renouvelée : aux côtés de Pavol Breslik en Tamino (comme en 2014 et 2017), la soprano allemande Nikola Hillebrand sera Pamina pour faire ses débuts sur la scène de l’Opéra de Paris, et ils seront notamment entourés du jeune Mikhail Timoshenko en Papageno, Jean Teitgen en Sarastro ou Aleksandra Olczyk en Reine de la Nuit.

La production devait aussi accueillir les jeunes solistes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, dont les interprètes composent traditionnellement les chœurs d’enfants de l’Opéra de Paris depuis 1995. Ce ne sera pas le cas pour cette Flûte Enchantée : les trois garçons de la production seront cette fois issus des solistes de l’ensemble Aurelius Sängerknaben Calw.

Pour expliquer ce choix, l’Opéra de Paris indique à l’AFP avoir « suspendu son partenariat avec la Maîtrise des Hauts-de-Seine ». Une décision qui fait suite à l'enquête ouverte à l'encontre du directeur de la Maîtrise, Gaël Darchen, visé par plusieurs plaintes déposées en février et juin derniers pour harcèlement moral et sexuel, qu’il conteste. En juillet dernier, une enquête préliminaire était ouverte par le parquet de Nanterre, confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). Dans ce contexte, l’Opéra de Paris se dit « dans l'attente des retours des audits et des recueils de témoignages que la Maîtrise a engagés » depuis juillet dernier.

De son côté, la Maîtrise des Hauts-de-Seine a par ailleurs « mis en retrait » son directeur et lancé « un audit interne » (selon France Musique qui revient sur l’affaire, l’audit confié au cabinet Co-Conseil porterait néanmoins « exclusivement sur l'organisation et la gouvernance de la maîtrise », « sans lien avec l'affaire Gaël Darchen »). La formation précise à l’AFP « maintenir des relations de confiance avec l'ensemble de ses partenaires artistiques, institutionnels et financiers associés aux actions mises en œuvre » et assure que ses « maîtrisiens s'investissent pleinement à la préparation des futurs spectacles qui auront lieu à partir de fin novembre, quel que soit le partenaire ». Parmi ces engagements, les chœurs de la Maîtrise doivent notamment se produire au Théâtre des Champs-Elysées dans Dialogues des Carmélites et Le Chevalier à la Rose : l’institution de l’avenue Montaigne dit manifester ainsi son soutien à l’ensemble, mais précise à l’AFP que les chœurs ne sont pas dirigés par Gaël Darchen.

publié le 30 septembre 2024 à 12h57 par Aurelien Pfeffer

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