© Opéra de Paris
On le sait, la façade du Palais Garnier fait actuellement l'objet d'une restauration – la pollution, les chocs thermiques et l’usure des matériaux entrainent des désordres structurels dans le bâtiment du XIXè siècle. Les travaux sont planifiés jusque fin 2024 et l’Opéra de Paris saisit l’occasion : la façade a été confiée à l’artiste JR, qui en a habillé les échafaudages d’une œuvre monumentale, une immense caverne en trompe-l’œil ouvrant sur une perspective « de roche et de lumière ».
Après l’Acte I de son projet « Retour à la caverne » présenté en septembre dernier, JR invite maintenant le public à en découvrir l’Acte II, de ce 7 au 25 novembre. Concrètement, avec cet Acte II, « l’architecture du bâtiment s’efface pour laisser place à l’entièreté de la grotte, enveloppant la façade de son écorce minérale : les parois sont dorénavant couvertes d’une constellation d’empreintes humaines ». L’artiste poursuit la thématique initiée en septembre (un écho aux origines de l’opéra et du ballet quand le chant et la danse célébraient les divinités de la Grèce archaïque) et remonte le temps pour ancrer « la caverne comme lieu de naissance de l’art pariétal » : « les empreintes de mains ont été collectées grâce à la participation de centaines de visiteurs à l'atelier "Mano Habilis" proposé par le 19M et mené pendant deux mois par l’Atelier Montex, maison de broderie résidente du 19M. Les participants ont pu s’initier à la broderie afin d’orner leurs propres empreintes de main, et les voir ensuite apposées aux parois de la caverne, à côté de centaines d’autres ».
« Ouverture de la grotte »
Le Palais Garnier est évidemment l’un des temples parisiens de l’art vivant et la création de JR s’inscrit dans cette tradition. Ce 12 novembre, le public est convié à assister à « l’ouverture de la grotte qui révélera ses secrets » le temps de deux représentations, à 19h puis 21h, accessibles gratuitement sur la place de l’Opéra, fermée à la circulation pour l’occasion.
JR s’associe au chorégraphe Damien Jalet qui signe Chiroptera, « une performance pour 153 danseuses et danseurs venus de toute l’Europe, et avec la participation d’Amandine Albisson, danseuse Étoile de l’Opéra national de Paris », sur une création sonore de Thomas Bangalter. Le temps de la représentation (d’une vingtaine de minutes), la caverne deviendra rideau de scène et s’ouvrira pour permettre aux spectateurs d’entrapercevoir sa vocation onirique.
Selon l’artiste, le public aura alors vocation à s’émanciper de son rôle de simple spectateur pour devenir aussi acteur de l’installation : « la caverne devient un lieu protecteur qui abrite ses résidents de la violence du monde. L’obscurité permet de révéler la lumière. Les parois deviennent préhistoriques et la découverte de la grotte se fait spéléologique ». Ce 12 novembre, les spectateurs seront invités à se munir de lampes frontales pour s’aventurer dans la grotte et « percevoir furtivement les trésors qu’elle recèle ». Les jeux de lumière devraient devenir partie intégrante de l’expérience artistique. Rendez-vous donc ce dimanche 12 novembre à 19h ou 21h sur la place de l’Opéra, coiffé de sa lampe frontale !
07 novembre 2023 | Imprimer
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