Après avoir chanté sur toutes les plus grandes scènes mondiales, le baryton Sir Thomas Allen met un terme à sa carrière lyrique, à l’âge de 79 ans. C’est ce qu’il annonçait ce 28 juillet au soir la dernière représentation de La Veuve Joyeuse au Festival de Glyndebourne.
Au terme de plus de 50 ans de carrière, le baryton Sir Thomas Allen se produisait cet été dans la nouvelle production de La Veuve Joyeuse du Festival de Glyndebourne. Ce 28 juillet, au soir de la dernière, le baryton prenait la parole devant les festivaliers pour une annonce : du haut de ses 79 ans, il met un terme à sa carrière et c’était donc là sa dernière prestation sur scène.
Officieusement, auprès de ses proches, Sir Thomas Allen avait manifestement déjà acté cette retraite voici quelques années. Le Festival de Glyndebourne l’avait néanmoins convaincu de remonter sur scène une dernière fois pour reprendre le rôle du Baron Mirko Zeta (qu’il avait notamment déjà chanté au Metropolitan Opera de New York). Le baryton met ainsi un terme à une carrière aussi longue que riche, l’ayant conduit à partager toutes les plus grandes scènes mondiales avec les plus grands interprètes de sa génération.
Germán Olvera (Count Danilo) et Thomas Allen (Baron Mirko Zeta) dans La Veuve Joyeuse au Festvial de Glyndebourne 2024
Un répertoire de plus d’une cinquantaine de rôles
Très jeune, sa voix avait été remarquée par son professeur de physique, Denis Weatherley, accessoirement aussi baryton. Et si Thomas Allen s’était jusque-là plutôt illustré pour ses qualités de sportif, cette voix lui permit d’intégrer le Royal College of Music puis d’interpréter ses premiers rôles au Welsh National Opera. Au début des années 1970, il intégrait surtout les effectifs de la Royal Opera House de Londres. Il y chantera ses premiers rôles mozartiens, mais aussi Puccini (notamment La Bohème avec Kiri Te Kanawa et Luciano Pavarotti), puis Figaro, Don Giovanni ou Pelléas. Plus tard, on se souviendra aussi de son Marquis de Posa (Don Carlo) ou de son Eugène Onéguine, parmi de nombreux autres.
Thomas Allen restera sans doute aussi dans les mémoires pour sa contribution au répertoire britannique, notamment de Benjamin Britten – on l’entendra dans Billy Budd ou Peter Grimes et il s’improvisera aussi metteur en scène, notamment d’une production d’Albert Herring. Il interprétait également un répertoire contemporain et a participé à la création mondiale de The Exterminating Angel, de Thomas Adès, en 2016 au Festival de Salzbourg.
Au total, Sir Thomas Allen revendique un répertoire de plus d’une cinquantaine de rôles chantés sur les plus grandes scènes (de Londres à New York en passant par Milan ou Munich – il est titulaire du titre de Bayerischer Kammersänger), il a également enseigné et compte de nombreuses distinctions. De quoi, sans doute, prendre une retraite méritée avec le sentiment du devoir accompli.
publié le 30 juillet 2024 à 13h20 par Aurelien Pfeffer
30 juillet 2024 | Imprimer
Commentaires