Si Vienne est incontestablement la capitale européenne de la musique classique, le Wiener Philharmoniker en est sans doute le principal ambassadeur. Depuis 1872 (la formation fête cette année son 170e anniversaire), l’Orchestre philarmonique de Vienne se classe parmi les orchestres permanents les plus anciens et les plus réputés, s’impose comme la plus secrète et la plus influente association de musique classique et ne compte plus ses représentations et les œuvres (lyriques) inscrites à son répertoire (l’orchestre donne plus de 300 représentations par an et a interprété, depuis 2000, quelque 337 opéras différents).
Une boulimie musicale permettant à la formation de revendiquer une « mémoire sonore » sans équivalent et une expérience inégalée (Dominique Meyer, administrateur général de l’Opéra d’Etat de Vienne en témoigne témoigne de l’anecdote : il n’aura fallu que sept répétitions au Wiener Philharmoniker pour s’approprier l’intégralité des quatre opéras de la tétralogie de Wagner donnée l’année dernière, alors que toute autre formation aurait eu besoin d’au moins trois fois plus de travail).
Une longévité et une diversité qui s’expliquent notamment par la « double vie » de l’Orchestre philarmonique de Vienne, « à la fois sur scène et dans la fosse ». La formation se compose en effet en deux entités distinctes, à la fois le philarmonique (association autogérée qui se produit partout dans le monde et qui donne chaque année 90 concerts, dont son célèbre concert du Nouvel an à Vienne) et la formation du Wiener Staatsoper, l’Opéra d’Etat de Vienne (les instrumentistes peuvent rejoindre la scène du philarmonique après avoir fait leur preuve au moins pendant trois ans dans la fosse du Staatsoper).
Et les deux entités, évoluant en symbiose, s’enrichissent mutuellement au même rythme que leur répertoire commun, imposant une polyvalence et une souplesse accrue à ses membres.
Plus encore quand on rappelle que les instrumentistes du Philarmonique n’ont pas de chef d’orchestre permanent. Ils ne recourent qu’à des chefs invités (qu’ils « recrutent » eux-mêmes), et parmi les plus réputés : Arturo Toscanini, Herbert von Karajan, Karl Böhm ou Leonard Bernstein. Mais aussi plus récemment, Georges Prêtre, Riccardo Muti, Lorin Maazel, Daniel Barenboïm, Pierre Boulez, Simon Rattle, Claudio Abbado, Seiji Ozawa ou Gustavo Dudamel.
La phalange s’adapte ainsi à la vision de l’œuvre que propose le chef du moment : la formation renforce encore sa « mémoire sonore » et pour l’heureux élus d’une soirée, c’est un privilège, voire une consécration de pouvoir diriger cette vénérable institution.
Et cette année, c’est l’inventif chef Franz Welser-Möst, également directeur musical de l’Opéra d’Etat de Vienne, qui dirige le concert du nouvel an 2013 du Wiener Philharmoniker (après avoir déjà dirigé l’édition 2011). Comme chaque année, le programme de l’événement est resté secret jusqu’à la conférence de presse de la formation, conformément à la tradition, le programme reprend les incontournables de l’événement (la valse du Danube bleu et "la marche de Radetzky" de Johann Strauss père, dont traditionnellement le public bat le mesure), en plus de promettre « onze morceaux encore jamais entendus auparavant » dans le cadre du concert. On y retrouvera notamment des œuvres de Giuseppe Verdi (1813-1901) et Richard Wagner (1813-1883) dont on fête en 2013 le double bicentenaire de naissance, parmi lesquelles la musique du ballet de Don Carlo et le prélude du troisième acte de Lohengrin.
Et d’ici là, nous avons rencontré les deux protagonistes les plus aptes à nous dévoiler les coulisses de l’Orchestre Philharmonique de Vienne : le Dr. Clemens Hellsberg, président de l’Orchestre et l'un de ses premiers violons (élu par l’orchestre en son sein) et Dominique Meyer, administrateur général de l’Opéra d’État de Vienne.
29 décembre 2012 | Imprimer
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