Alors que l'édition 2018 du festival de Glyndebourne débutera le 19 mai prochain, la programmation de son édition 2019 vient déjà d'être annoncée : elle devrait se tenir du 18 mai au 25 août 2019 et réunir encore une fois de grands noms de l'art lyrique...
A l’origine de ce festival estival, on retrouve le mélomane John Christie, propriétaire de la fabrique d’orgue Norman & Beard. Désireux d’accueillir des représentations lyriques d'amateurs dans sa grande demeure, il engage la chanteuse Audrey Mildmay afin d’organiser ces événements et l’épouse finalement en 1930. Ils décident alors d’évoluer vers un festival professionnel d’opéra d’excellence afin d’y présenter « non pas le meilleur que nous puissions faire, mais le meilleur de ce qui puisse être fait où que ce soit ». Le couple fait alors construire un théâtre attenant à la résidence et engage Fritz Busch et Carl Ebert, un chef d’orchestre et un metteur en scène qui avaient fui l’Allemagne. Ces deux hommes deviennent seuls responsables de la direction artistique tandis que John Christie se chargera de la dimension financière du projet. C’est ainsi que la première représentation du festival que nous connaissons aujourd’hui se tient le 28 mai 1934. Très vite s’instaure la tradition pour les spectateurs de pique-niquer dans le parc durant les entractes. Depuis, la présidence du festival est restée dans la famille, avec tout d’abord le fils de John, George Christie, qui en prend la tête en 1958, puis le fils de celui-ci, Gus Christie, dès 2000, année qui voit également Vladimir Jurowski devenir directeur musical de l'événement.
Aujourd’hui connu à travers le monde entier notamment pour sa programmation articulée autour de l'oeuvre de Mozart, le festival s’ouvre de plus en plus à de nouveaux compositeurs, comme Berlioz en 2013. Et parmi les six productions annuelles du festival, Massenet fera son grand retour à l'occasion de cette édition 2019 avec Cendrillon, après un Werther donné en 1966.
En mai 2019, le festival ouvrira ainsi avec Berlioz pour une nouvelle production de La Damnation de Faust mise en scène par Richard Jones et dirigée par Robin Ticciati, directeur musical depuis janvier 2014. Le jeune ténor anglais Allan Clayton tiendra le rôle de Faust aux côtés de la Marguerite de Julie Boulianne et du Méphistophélès de Christopher Purves. Le 19 mai, ce sera au tour du Barbier de Séville de revenir à Glyndebourne dans la reprise de la production de 2016 signée par Annabel Arden que nous avions alors vue en juin de cette année. Rafael Payare sera pour sa part à la tête du London Philharmonic Orchestra tandis qu’Andrei Zhilikhovsky tiendra le rôle de Figaro, Levy Sekgapane celui du comte Almaviva (qu’il reprendra d’ailleurs à Bordeaux la saison prochaine), Hyesang Park celui de Rosina et Alessandro Corbelli reprendra le rôle de Bartolo qu’il tenait déjà en 2016.
Il faudra attendre le 8 juin pour assister à la Première de Cendrillon dont la mise en scène a été confiée à la célèbre comédienne Fiona Shaw (que le grand public a découvert notamment grâce à la saga Harry Potter au cinéma) qui avait déjà signé The Rape of Lucretia en 2013 et 2015. Sous la baguette de John Wilson, Danielle de Niese (qui tenait justement le rôle de Rosina dans Il Barbiere en 2016) sera Cendrillon face au Prince Charmant de Kate Lindsey. Nina Minasyan tiendra le rôle de la Fée, Agnes Zwierko (que nous avions beaucoup appréciée dans Le Coq d’Or à Bruxelles) celui de Madame de la Haltière, et Lionel Lhote (dont le Zurga avait dominé Les Pêcheurs de perles à Liège en 2015) en Pandolfe.
Fin juin, le public pourra assister à la reprise de la production de Rusalka créée initialement en 2009 et mise en scène par Melly Still. Sally Matthews, que nous avons entendue dernièrement à Lyon, tiendra la rôle-titre sous la baguette de Robin Ticciati avec également Alexander Roslavets (Vodník) et Patricia Bardon (Ježibaba). Suivra une nouvelle production, cette fois-ci de La Flûte enchantée, mise en scène par André Barbe et Renaud Doucet sous la direction d’Antonello Manacorda (qui dirigera à nouveau l’œuvre à la rentrée à Bruxelles). La distribution comptera David Portillo en Tamino, Sofia Fomina en Pamina, Brindley Sherratt en Sarastro, Caroline Wettergreen en Reine de la Nuit et Björn Bürger en Papageno, lui qui tenait le rôle de Figaro dans Il Barbiere en 2016.
Enfin, une nouvelle production clôturera le festival avec Rinaldo qui fera appel au regard expert de Robert Carsen et à la baguette du jeune Maxim Emelyanychev qui dirigera pour l’occasion l’Orchestra of the Age of Enlightenment (orchestre également présent pour La Flûte enchantée). Le rôle-titre sera interprété par Elizabeth DeShong (déjà présente au festival en 2016 pour A Midsummer Night's Dream), celui de Goffredo par Avery Amereau tandis que Giulia Semenzato sera pour sa part Almirena. Nous aurons également le plaisir de retrouver Kristina Mkhitaryan qui, après avoir été une formidable Médée dans Il Gisaone devrait être une fort belle Armida ici.
Une édition 2019 qui devrait donc ravir le public de passionnés venus du monde entier !
Plus d’informations sur le site officiel du festival de Glyndebourne.
09 mai 2018 | Imprimer
Commentaires