Informations générales
- Compositeur:Jules Massenet
- Librettiste:Henri Cain
- Date de création:1899
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:4
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Opéra-Comique.
Description de l'Œuvre
Conte de fées en quatre actes et six tableaux, la Cendrillon de Jules Massenet (1842-1912) est injustement tombée dans l’oubli même si un enregistrement de 1978 a permis sa renaissance grâce à l’interprétation de la mezzo-soprano américaine Frederica von Stade. C’est essentiellement aux Etats-Unis que l’on peut découvrir cet opéra-féérie qui avait pourtant triomphé à Paris lors de sa création en 1899.
Jules Massenet entreprend la composition de Cendrillon à l’instigation du dramaturge et librettiste Henri Cain (1857-1937) qui lui propose en 1894 d’adapter le célèbre récit de Charles Perrault paru dans le recueil des Contes de ma mère l’Oye (1697). Le compositeur achève sa partition dès l’été 1895, mais ce n’est que quatre ans plus tard que le public découvre Cendrillon avec une mise en scène et une distribution des plus brillantes. Après le réalisme de La Navarraise (1894) et de Sapho (1897) au succès desquels Henri Cain avait déjà pris part, Massenet se détourne de la veine « vériste » pour se plonger dans la magie de la fantaisie et la séduction du style néo-classique qu’il avait déjà adopté pour Manon (1884).
Le musicien fait preuve de son habituelle virtuosité à manier différents styles pour caractériser ses personnages ou recréer une atmosphère d’époque. C’est dans une ancienne demeure ayant appartenu à la duchesse de Longueville, un manoir qu’il a récemment acquis au Pont de l’Arche, que le musicien trouve idéalement son inspiration. Les couleurs orchestrales archaïsantes comme le savant recours au pastiche plongent l’auditeur dans un tourbillon qui mêle Lully et Scarlatti, Gluck et Mozart ou Mendelssohn et Berlioz quand il s’agit d’aborder la pure féérie. Le Prince Charmant est un rôle travesti, ce qui lui donne une fragilité et une grâce égales à celle de l’héroïne. Contrairement à La Cenerentola (1817) de Rossini, la Cendrillon de Massenet suit de très près le conte originel en alliant le surnaturel à l’humour, voire à la farce. Cependant, Cendrillon est devenue une jeune fille moderne et plutôt rusée dont le comportement rappelle Manon sans son côté fatal. L’ouvrage peut être rapproché d’Hänsel und Gretel (1893) d’Humperdinck qui met une écriture musicale savante au service de la tradition germanique de l’opéra pour enfants. Mais n’étant ni tout à fait un opéra pour enfants ni vraiment un ouvrage à clefs pour adultes, Cendrillon peine à trouver son public. À cette ambiguïté s’ajoute la difficulté de monter un ouvrage qui offre plusieurs rôles de premier plan, tout en réclamant d’importants moyens scéniques.
Résumé de Cendrillon de Jules Massenet
Pandolfe regrette amèrement son remariage avec l’irascible comtesse de la Haltière, dont les deux méchantes filles persécutent sa propre fille Lucette sans qu’il ait voix au chapitre. La pauvre jeune fille surnommée « Cendrillon » n’est pas autorisée à participer au grand bal royal auquel toute la maisonnée se prépare activement. Heureusement, Cendrillon peut compter sur l’aide de la Fée, sa marraine, qui la transforme en une belle et mystérieuse inconnue. Magnifiquement parée, Lucette peut se rendre au bal où elle subjugue le Prince Charmant qui fera ensuite tout pour la retrouver.
Acte1
Pandolfe s’est remarié avec une « comtesse fière et d’humeur redoutable », flanquée de deux filles, Noémie et Dorothée, qu’elle prépare soigneusement pour le bal de la cour. Le pauvre mari est contraint d’abandonner sa fille Lucette, qui reste seule à la maison pour s’occuper des soins du ménage pendant que ses demi-sœurs s’étourdiront de plaisirs. Son travail achevé, Cendrillon s’endort. Annoncée par une lumière merveilleuse apparaît alors la Fée, sa marraine, qui va l’habiller somptueusement pour qu’elle soit la plus belle pour aller danser. En lui recommandant bien de rentrer avant minuit, la Fée donne à Cendrillon une pantoufle magique qui doit la rendre méconnaissable aux yeux de sa marâtre et de ses sœurs.
Acte 2
Le Prince Charmant est en proie à la mélancolie car il rêve vainement de connaître l’amour. Toutes les plus belles jeunes filles du royaume viennent participer au bal qui est organisé pour distraire le jeune homme de son ennui. Cendrillon fait une entrée très remarquée et le Prince est subjugué par cette belle inconnue qui refuse de dire son nom. A minuit, Cendrillon s’enfuit comme convenu, mais elle perd sa pantoufle de verre.
Acte 3
Madame de la Haltière et ses filles rentrent du bal exaspérées. Pandolfe et Cendrillon font les frais de leur colère. Le père et la fille décident de partir ensemble et de quitter la ville pour retrouver leur ferme au fond des bois. Mais Cendrillon veut s’en aller seule pour « mourir sous le chêne des fées ». Transportés magiquement chez la Fée, Cendrillon et le Prince Charmant sont réunis dans un rêve enchanté où ils s’avouent leur amour.
Acte 4
Pandolfe est au chevet de sa fille convalescente que l’on a retrouvée inanimée et glacée, gisant près d’un ruisseau. Madame de la Haltière annonce que, par ordre du roi, des princesses venues du monde entier vont défiler devant le Prince qui recherche toujours la belle inconnue dont il ne lui reste qu’une pantoufle de verre. Cendrillon comprend qu’elle n’a pas rêvé et que sa marraine peut encore l’aider à se faire reconnaître du Prince. Le jeune homme regarde mélancoliquement défiler les princesses lorsque soudain il aperçoit Cendrillon qui le fait renaître à la vie. Madame de la Haltière est sidérée mais elle choisit d’embrasser Lucette comme sa fille qu’elle « adore » tandis que Pandolfe proclame : « Ici tout finit bien ».
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