« Exils choisis, exils contraints, guerres religieuses, migrant·e·s, déplacé·e·s, réfugié·e·s, déporté·e·s, tant de mondes en migration qui constituent le fil rouge de la programmation 22-23 du Grand Théâtre de Genève. » Par le choix de cette thématique de « mondes en migration », la maison genevoise poursuit le chemin tracé ces trois dernières saisons par son directeur général Aviel Cahn, et invitera une fois encore des artistes tantôt de renommée internationale, tantôt « esquissant leurs premiers pas dans l’univers de l’opéra ou sur la scène du Grand Théâtre de Genève ».
La saison opératique s’ouvrira en septembre avec La Juive, sous la baguette de Marc Minkowski. David Alden, qui parvient à proposer des visions atemporelles, signera la mise en scène, en coproduction avec le Teatro Real de Madrid. Ruzan Mantashyan interprètera Rachel face au Juif Eléazar de John Osborn, au Cardinal de Brogni servi par la voix profonde de Dmitry Ulyanov, ou encore le Léopold de Ioan Hotea et la princesse Eudoxie d’Elena Tsallagova. Une autre œuvre de Fromental Halévy, bien moins connue, sera également proposée le 18 septembre, son opéra comique L’Eclair. Pour l'occasion, Guillaume Tourniaire dirigera l’Orchestre de Chambre de Genève, ainsi qu’Eléonore Pancrazi, Claire de Sévigné, Edgardo Rocha et Julien Dran.
Le cycle Leoš Janáček entamé les saisons précédentes se poursuivra en octobre-novembre avec Katia Kabanova, avec Tatjana Gürbaca, une habituée des lieux qui a notamment déjà signé la mise en scène de Jenufa en 2022. Corinne Winters y interprètera le rôle-titre, face à Aleš Briscein ou Elena Zhidkova.
Changement de registre ensuite avec Combattimento – Les Amours impossibles, proposé les 6 et 7 novembre, arrangé et dirigé par Christina Pluhar. Il s’agira ici d’un spectacle musical autour de Monteverdi et ses contemporains, comprenant Il combattimento di Tancredi e Clorinda et d’autres musiques de Claudio Monteverdi, Luigi Rossi, Antonio Sartorio, Lorenzo Allegri, et Maurizio Cazzati, chantés par Rolando Villazón, Céline Scheen, Giuseppina Bridelli, Valer Sabadus, Krystian Adam et Renato Dolcini. Monteverdi sera également présent cette saison avec Le Retour d’Ulysse dans sa patrie, mis en scène par FC Bergman et dirigé par Fabio Biondi. Nous retrouverons Giuseppina Bridelli et Jérôme Varnier dans la distribution, mais aussi et surtout Mark Padmore et Sara Mingardo dans les rôles d’Ulisse et Penelope.
L’année 2023 débutera avec Parsifal, la production signée par Michael Thalheimer qui devait être proposée à l’origine en 2021. Le décor sera minimaliste et accueillera une distribution composée de Daniel Johansson (Parsifal), Christopher Maltman (Amfortas), Tareq Nazmi (Gurnemanz) ou encore Tanja Ariane Baumgartner (Kundry).
Mars et avril feront place à la création mondiale de Voyage vers l’Espoir, un opéra de Christian Jost sur un livret de Káta Weber d’après le film Reise der Hoffnung de Xavier Koller. Kornél Mundruczó signera la mise en scène de cette production qui devait être créée en 2020, et utilisera beaucoup la vidéo pour ce langage de mouvement perpétuel. Kartal Karagedik et Rihab Chaieb, prévus dans la distribution initiale, seront bien présents, aux côtés d’Ivan Thirion, Denzil Delaere, Julieth Lozano et Omar Mancini.
Suivra la Lady Macbeth de Mzensk que Calixto Bieito avait créée en 2014 à l’Opera Ballet Vlaanderen. Aušrinė Stundytė y reprendra le rôle de Katerina Lvovna Ismaïlova dans lequel nous l’avons vue à plusieurs reprises, comme lors de la création de la production en 2014, ou à Lyon en 2016, ou encore à Paris en 2019, toujours aussi magnifique. De leurs côtés, Dmitry Ulyanov prêtera son timbre à Boris Timoféiévitch Ismaïlov, et John Daszak à Zinovi Borissovitch Ismaïlov.
L’opéra italien sera bien sûr présent, avec tout d’abord Maria Stuarda dans une nouvelle production signée Mariame Clément pour la fin d’année, qui poursuivra le travail déjà entamé avec son Anna Bolena en 2021. Le plateau vocal retrouvera d’ailleurs le trio qui nous avait déjà particulièrement convaincu, avec Stéphanie d’Oustrac, Elsa Dreisig et Edgardo Rocha, cette fois-ci respectivement Maria Stuarda, Elisabetta et Roberto sous la direction de Stefano Montanari. Le public pourra également assister en clôture de saison à Nabucco, imaginé par Christiane Jatahy, avec Saioa Hernandez en Abigaille, ainsi que Nicola Alaimo et Roman Burdenko qui se partageront le rôle-titre.
Enfin, plusieurs prestigieux récitals viendront ponctuer la saison, avec Diana Damrau, Bryn Terfel, Nina Stemme, Simon Keenlyside, Anne Sofie von Otter, ou encore le concert du nouvel an offenbachien avec Marina Viotti et Stanislas de Barbeyrac.
Plus d’informations sont disponibles sur le site officiel du Grand Théâtre de Genève.
10 mai 2022 | Imprimer
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