Fondé en 1714, l'Opéra Comique fêtera la saison prochaine son tricentenaire, et Jérôme Deschamps – dont ce sera le dernier mandat – a concocté une programmation des plus alléchantes. La saison débutera, le 13 novembre, avec un concert de prestige intitulé Si l'Opéra Comique m'était conté et dédié « aux plus grands succès de l'Opéra Comique ». Il réunira - dans une mise en scène de Jonathan Kent - quelques-uns des chanteurs les plus fidèles de la Salle Favart : Anna Caterina Antonacci, Frédéric Antoun, Stéphane Degout, Sabine Devieilhe, Julie Fuchs, Patricia Petibon... Tous seront placés sous la direction de François-Xavier Roth qui dirigera son orchestre Les Siècles.
Pour les fêtes de fin d'années, du 21 décembre au 1er janvier, c'est la version française de La Chauve-Souris de Johann Strauss que l'institution parisienne mettra à l'affiche. Sous la direction de Marc Minkowski, dans une mise en scène d'Ivan Alexandre, trois des chanteurs déjà cités (Degout, Devieilhe et Antoun) - auxquels s'adjoindront les excellents Florian Sempey et Franck Leguérinel - viendront défendre la pétillante partition du célèbre compositeur viennois.
Alors qu'on vient tout juste de ressusciter Tancrède d'André Campra en Avignon (avec le soutien du Centre de Musique Baroque de Versailles), le CMBV s'associera cette fois avec le Comique pour redonner vie – du 26 janvier au 2 février - à une autre des plus flamboyantes partitions du compositeur aixois, Les Fêtes vénitiennes. On retrouvera le fabuleux duo que forment William Christie et Robert Carsen (qui viennent de nous enchanter in loco dans Platée de Rameau), ainsi que des chanteurs de la trempe d'Emmanuelle de Negri, Marc Mauillon, Cyril Auvity ou encore Reinoud van Mechelen. Cet opéra-ballet, créé en 1710 à l'Académie Royale de Musique fut un immense succès, et l'un des ouvrages lyriques les plus joués au XVIIIe siècle (avant la réforme gluckiste).
Puis, c'est une création qui vient de triompher à la Monnaie de Bruxelles que reprend, du 22 au 27 février, la Salle Favart : Au Monde de Philippe Boesmans. On y retrouvera peu ou prou les mêmes chanteurs - dont les merveilleux Yann Beuron et Patricia Petibon - placés sous la baguette du chef belge Patrick Davin, et dans une mise en scène de Joël Pommerat (qui a également signé le livret).
Avec plus de 1600 représentations, c'est un des piliers de l'Opéra Comique qui sera ensuite à l'affiche (du 23 mars au 2 avril), Le Pré aux clercs de Louis Ferdinand Hérold, créé en 1832 ici-même, et basé sur l'unique roman de Prosper Mérimée, Chronique du règne de Charles IX, qui narre les fatidiques journées qui précédèrent la nuit de la Saint-Barthélémy. On nous promet une « partition [qui] resplendit par sa variété, son inspiration mélodique, sa somptueuse orchestration et la vocalité la plus brillante ». Eric Ruf met en scène, Paul Mc Creesh dirige, et l'on y entendra un plus électrisants ténors de sa génération, l'américain Michael Spyres. Bref, on languit !
Du 27 avril au 7 mai, une reprise, l'hilarante production imaginée l'an passé par Michel Fau pour redonner son lustre à Ciboulette, l'opérette de Reynaldo Hahn créée avec succès dans les années 20 au Théâtre des Variétés. Viendront ensuite (18 & 19 mai) Les Contes de la lune vague après la pluie, une création de Xavier Dayer, sur un livret d'Alain Perroux. Cet opéra de chambre – coproduit avec l'Opéra de Rouen – s'inspire du célèbre film du japonais Kenzi Mizoguchi. La saison se fermera, en juin, sur Les Mousquetaires au couvent de Louis Varney, une opérette créée aux Bouffes-Parisiens en 1880. En guise d'adieux, Jérôme Deschamps signe lui-même la mise en scène, et le spectacle réunira, entre autres artistes, Sébastien Guèze, Anne-Catherine Gillet, Antoinette Dennefeld et Doris Lamprecht.
En juillet 2015, la mythique salle parisienne fermera ses portes pour une campagne de travaux qui durera près de dix-huit mois, pour une réouverture prévue en décembre 2016. Quant au nom du nouvel (heureux) élu, il ne devrait plus tarder à être dévoilé, et parmi ceux qui circulent, citons Caroline Sonrier, Laurence Equilbey, Olivier Mantei ou encore Marc Minkowski. Affaire à suivre !
22 avril 2014 | Imprimer
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