Après une année particulière durant laquelle le Théâtre des Champs-Elysées a tenu à entretenir un lien avec le public, c’est avec plaisir qu’on découvre la prochaine saison de l'établissement parisien qui, pour la douzième année du mandat de Michel Franck, verra quelque 200 levers de rideau pour six opéras mis en scène, dont quatre nouvelles productions, et bien sûr une multitude de concerts.
Les nouvelles productions – de même que la reprise d’ailleurs – devraient être particulièrement attendues. La première, annoncée pour novembre, mettra en avant Eugène Onéguine dans une mise en scène signée Stéphane Braunschweig, à qui l’on doit déjà in loco une Norma en 2015, et un Don Giovanni l'année suivante. L’occasion de deux prises de rôles : celle de Vannina Santoni et de Jean-François Borras en Tatiana et Lenski, qui seront rejoints sur le plateau par Jean-Sébastien Bou ou encore Jean Teitgen.
En décembre et janvier en période de fêtes, la maison parisienne fait appel à des valeurs sûres : Offenbach et sa Vie Parisienne, imaginée par Christian Lacroix, pour la première fois à la mise en scène et non plus seulement aux costumes. Là aussi, il s’agit pour Jodie Devos et Florie Valiquette d'une prise de rôle (Gabrielle), et le reste de la distribution promet aussi des soirées de haute volée, avec Aude Extrémo, Eléonore Pancrazi, Philippe Estèphe, Marc Mauillon, Eric Huchet, Damien Bigourdan, Alexandre Duhamel, Franck Leguérinel et bien d’autres.
En mars, nous resterons dans la bonne humeur avec une troisième production inédite, cette fois de Cosi fan tutte signé par Laurent Pelly, particulièrement virtuose dans le domaine comique, qui trouvera en Emmanuelle Haïm un véritable atout et appui musical. Le feu d’artifice se poursuivra sur scène avec une distribution regroupant Vannina Santoni, Gaëlle Arquez, Cyrille Dubois, Florian Sempey, Laurent Naouri et Anna Aglatova. Enfin, Damiano Michieletto imaginera la dernière nouvelle production de la saison avec un Giulio Cesare in Egitto porté dans la fosse par Philippe Jaroussky. Gaëlle Arquez sera à nouveau de la partie, rejointe notamment par Sabine Devieilhe, Franco Fagioli, Lucile Richardot, ou encore Carlo Vistoli.
Outre ces nouvelles productions, le TCE reprendra le Pelléas et Mélisande créé par Eric Ruf en 2017, alors avec Patricia Petibon et Jean-Sébastien Bou, pour un résultat conservant « l'aura glamour d'une histoire d'amour mythique, tout en apportant une vraie épaisseur théâtrale ». Si l’on retrouvera avec plaisir la soprano, ainsi que le roi Arkel de Jean Teitgen, ces derniers seront cette fois-ci face au Pelléas de Stanislas de Barbeyrac (nous avions assisté à sa superbe prise de rôle à Bordeaux), la Geneviève de Lucile Richardot, le Golaud de Simon Keenlyside ou encore l’Yniold de Chloé Briot. Le dernier opéra mis en scène de la saison poursuit l’aventure des opéras participatifs qui marque les saisons de la maison depuis quelques saisons maintenant, en mettant en vedette cette année Un Rigoletto.
Dans le domaine lyrique, on pourra par ailleurs compter sur pas moins de 21 opéras en version de concert ainsi que 14 soirées lyriques en compagnie de Benjamin Bernheim, Emöke Baráth, Véronique Gens et Sandrine Piau, Elsa Dreisig, Philippe Jaroussky, Jakub Józef Orlinski, Michael Spyres ou Pretty Yende. Et si l’on serait bien en peine de détailler ici l’ensemble des distributions et des versions concertantes qui attendent le public – en plus de la Manon avec Patricia Petibon donnée en collaboration avec l’Opéra de Lyon –, citons néanmoins les rares Messe de Clovis de Charles Gounod, Hulda de César Franck ou Ariane et Bacchus de Marin Marais, ou encore la Thaïs de Massenet avec une formidable distribution comptant Ermonela Jaho, Ludovic Tézier et Pene Pati. On pourra également savourer L’Olimpiade de Vivaldi, Theodora et Le Messie de Haendel, L’Or du Rhin (sous la direction de Yannick Nézet-Séguin) qui marquera le début de la Tétralogie, et bien d’autres encore…
17 mai 2021 | Imprimer
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