Une saison 2023-2024 « sportive » à l'Opéra de Nice

Xl_nice_2023_2024 © Opéra de Nice

Au tour à présent de l’Opéra de Nice d’annoncer sa saison 2023-2024, que la maison souhaite placer sous le signe de la culture et du sport, « avec une programmation spécifique dédiée ». Nous trouverons donc un festival de break dance – nouvelle discipline olympique aux J.O. de Paris 2024 – et de hip hop à l’Opéra, avant de célébrer la Coupe du Monde de Rugby lors d’une Réunion de famille, un « événement désormais emblématique » de l’ouverture de saison. Le sport sera effectivement particulièrement présent cette année à Nice, entre Rugby, Tour de France et Jeux Olympiques, mais la musique aussi grâce à la maison niçoise qui, « sous l’impulsion de son directeur général Bertrand Rossi, (…) a trouvé ce juste équilibre entre une exigence artistique sans compromission, d’un niveau résolument international, et des propositions aux formats adaptés à tous, quelque âge que l’on ait, que l’on soit mélomane averti ou pur novice ».

C’est d’abord par une nouvelle production de Lakmé que la saison lyrique débutera, en coproduction avec l’Opéra Comique où nous avons pu la voir en 2022, dans la mise en scène signée par Laurent Pelly, et sous la baguette de Jacques Lacombe. Katryn Lewek tiendra le rôle-titre face au Gérald de Thomas Bettinger. Une autre nouvelle production suivra en janvier avec une Rusalka dont Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil devraient proposer « une lecture aussi poétique que personnelle ». Elena Schwarz sera à la tête de la phalange niçoise. Vanessa Goikoetxea reprendra le rôle-titre qu’elle a déjà interprété, notamment à Barcelone en 2012-2013. Amadi Lagha – dont nous faisions l’éloge pas plus tard que le mois dernier à Montpellier – incarnera le Prince, au côté du Vodnik de Vazgen Gazaryan et de la Jezibaba d’Eugénie Joneau.

Muriel Mayette-Holtz s’attèlera ensuite à la création française de Guru de Laurent Petitgirard, également à la direction de l’orchestre. L’œuvre, inspirée d’un fait divers qui a eu lieu en 1971 à Jonestown, « raconte l’histoire d’une secte vivant recluse sur une île. Marie, nouvelle adepte fraîchement arrivée sur l’île, incite les disciples à résister au gourou. Voyant son arrivée comme un ultime défi à relever, Guru, le gourou de la secte, décide que le "grand voyage" qu’il a tant annoncé va enfin avoir lieu ». La distribution réunie pour cette occasion a de quoi attirer l’attention, avec Armando Noguera (Guru), Sonia Petrovna (Marie), Anaïs Constans (Iris), Frédéric Diquero (Victor), Nika Guliashvili (Carelli) et Marie-Ange Todorovitch (Marthe).

En mars, l’Opéra de Nice commémorera le centième anniversaire de la mort de Puccini avec sa Madame Butterfly mise en scène par Daniel Benoin, déjà étrennée in loco. Corinne Winters, qui nous avait ébloui dans ce rôle en 2021, sera Cio-Cio-San tandis qu’Antonio Corianò sera Pinkerton et Manuela Custer Suzuki (rôle dans lequel nous l’avons entendue en 2022). Cet anniversaire sera également l’occasion d’un récital d’Ermonela Jaho, qui mettra à l’honneur le compositeur italien.

Dans cette saison où le sport est à l’honneur, le public pourra également découvrir L’Olympiade des Olympiades, un pasticcio baroque en deux actes d’après l’œuvre de Vivaldi. Ici, Jean-Christophe Spinosi, Nathalie Spinosi et Eric Oberdorff s’empareront du livret de Metastasio « pour mieux le faire entrer en résonance avec notre monde d’aujourd’hui. Supprimant les récitatifs au profit d’un narrateur, mêlant des pages de différents opéras composés sur le livret originel de Metastasio, ils ont créé une œuvre d’une incroyable modernité. Le sport et l’opéra enfin réunis ! ». Sur scène, nous retrouverons Fernando Escalona, Rémy Brès-Feuillet, Marlène Assayagqui avait brillé dans l’œuvre de Vivaldi en 2022 – ou encore Ana-Maria Labin.

Les nouvelles productions se poursuivront avec le diptyque Le Rossignol / Les Mamelles de Tirésias, mis en scène par Olivier Py (vu récemment au Théâtre des Champs Elysées) et dirigé par Lucie Leguay. Deux univers bien différents, pour une distribution qui réunira notamment Sahy Ratia, Rocío Pérez, Chantal Santon Jeffery ou encore Matthieu Lécroart. L’opéra participatif Sinbad sera proposé en juin, en s’ouvrant à un public très jeune, avant que la dernière production ne poursuive l’invitation à venir en famille avec la création mondiale de La Petite Sirène, composée par Régis Campo. « Avec son style toujours si alerte et coloré, dans un langage à la fois simple et toujours si profond, il nous propose un ouvrage qui parlera autant aux plus jeunes qu’aux adultes. Magique et féerique, cet opéra est une merveilleuse ode à l’amour, à l’entraide, au refus de la vengeance et de la violence ». Bérénice Collet en signera la mise en scène, tandis que Jane Latron sera à la direction musicale.

N'oublions pas de mentionner également la 22e édition du festival d’opérette et de comédie musicale de la Ville de Nice, au cours de laquelle seront proposés « Le formidable retour de Luis Mariano » avec François Almuzara et Perrine Cabassud, ainsi que 200 Motels – The suites, « un spectacle résolument hors normes, où se mêlent concert de rock, concert symphonique, émission de télévision, opéra, comédie musicale et documentaire dans un savant et joyeux mélange des genres ». Sous la baguette de Léo Warynski, le plateau réunira entre autres Lionel Peintre, Emily-Rose Bry et Pauline Descamps.

Avec une programmation, si riche, vivante et éclectique, on ne peut que saluer la saison de l’Opéra de Nice qui poursuit, malgré les difficultés actuelles, sa politique d’ouverture sans pour autant sembler rogner sur les choix proposés à son public. Un vrai marathon !

Plus d’informations sont disponibles sur le site officiel de l’Opéra.

Elodie Martinez

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