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Après nous avoir gratifiés d’une très belle Bohème en clôture de sa saison, l’Opéra de Montpellier vient tout juste d’annoncer sa prochaine saison, particulièrement enthousiasmante, placée sous le signe du dynamisme et de l’émergence avec plus de 300 levers de rideau.
Suite à une année 2023-2024 quelque peu allégée à cause de la crise économique que l’on connaît, la saison 2024-2025 retrouve un rythme plus habituel pour la maison qui promet une fois encore de beaux rendez-vous annoncés par Valérie Chevalier – à la tête de l’institution depuis 10 ans maintenant – lors de la présentation de saison parisienne en compagnie également du nouveau directeur musical des lieux, le chef Roderick Cox.
Un point financier
Avant de se lancer dans le détail de la programmation qui attend le public montpelliérain, la directrice de la maison a rappelé que l’Opéra avait bénéficié d’une enveloppe supplémentaire de 500 000 euros l’an passé afin de palier à l’inflation. Une enveloppe reconduite pour 2024-2025. Quelque 300 000 euros sont également investis pour « mieux produire et mieux diffuser » dans l’optique d’un travail à long terme, afin de gagner un plus large public qui finira lui aussi par faire le déplacement dans l’enceinte des murs de l’opéra.
Décision a été prise d’augmenter le prix des places – jusqu’à 25% pour certaines – sans pour autant délaisser la politique de places à 10 euros en dernière minute ou encore la possibilité du Pass Jeune (à 70 euros). La maison demeure toutefois très abordable, notamment en comparaison de nombreuses de ses consœurs.
Une maison lyrique axée sur l’ouverture à tous les publics
Parce que les choses évoluent – notamment les consciences – un(e) responsable ASE a également été embauché, et la politique d’ouverture aux publics porteurs de handicap se poursuit : si l’on a déjà salué la présence de spectacles en langue des signes ou encore l’investissement dans des gilets vibrants rendant les représentations les plus accessibles possibles aux personnes sourdes ou malentendantes, il ne faut pas oublier non plus les visites ou descriptions destinées aux personnes déficientes visuellement. De même, cette année, l’Opéra proposera un spectacle accessible aux personnes atteintes de troubles mentaux, tels que l’autisme, grâce au dispositif Culture Relax (ce sera le cas du ciné-concert Charlie Chaplin).
L’Opéra de Montpellier ne cesse d’avoir à cœur de s’ouvrir à tous, sans exception. C’est donc en toute logique qu’il poursuivra également l’aventure d’Opera Junior, en l’ouvrant même encore plus tôt suite à l’excellente réception du programme dans les écoles maternelles. Les plus petits ne seront pas oubliés non plus avec le maintien de séances qui leur seront dédiées – et cela dès la naissance !
Enfin, de nouveaux rendez-vous « insolites » nous attendent avec du Qi gong, du yoga ou encore du pilate au sein du Grand foyer. D’excellents exercices de « relax’à sons » en somme !
Quatre opéras mis en scène
Si 2023-2024 s’annonçait relativement modeste, on se réjouit de l’activité 2024-2025 qui s’ouvrira avec La Force du Destin, dirigé par Roderick Cox et mise en scène par Yannis Kokkos. Il s’agit d’une coproduction avec le Festival de Parme, où nous avions eu l'opportunité de la découvrir. On se souvient que l’Opéra avait fait le choix de ne finalement pas donner la production cette saison et de transformer l’occasion en un superbe gala lyrique qui avait révélé la soprano mexicaine Yunuet Laguna. Elle avait réussi à marquer les esprits de tous et son talent avait conquis l’ensemble du public. C’est donc avec une joie non retenue que l’on pourra la retrouver pour une prise de rôle en Donna Elvira, face au Don Alvaro d’Amadi Lagha, « plus ou moins délicat dans sa musicalité » mais dont la puissance est toujours un plaisir pour le public. Eléonore Pancrazi interprètera Preziosilla, Stefano Meo, Don Carlo di Vargas, et Jacques-Greg Belobo, le Marquis de Calatrava.
Pour les fêtes de fin d’année, le public montpelliérain pourra enfin découvrir Le Voyage dans la Lune qui devait être donné à l’origine en décembre 2020. A l’époque, l’Opéra de Montpellier devait être le point de départ de la longue et formidable tournée du spectacle signé par Olivier Fredj. Malheureusement, la production fut victime du report des réouvertures de salles, et si les autres maisons coproductrices ont pu monter ce Voyage dans la lune devant leurs publics respectifs, celui de Montpellier devra donc attendre décembre 2024 pour enfin le découvrir – nous y avions assisté pour en rendre compte en 2020. Nous avions particulièrement apprécié la mise en scène d’Olivier Fredj, et nous réjouissons à l’idée de retrouver une distribution qui mêle les noms de la double distribution d’alors : Sheva Tehoval en Fantasia, Marie Perbost en Prince Caprice, Jennifer Michel en Flamma et Adja, ou encore Marie Lenormand en reine Popotte.
La date n’est pas anodine : alors que le 8 mars célèbrera la Journée internationale des droits des femmes, l’Opéra de Montpellier célèbrera une figure féminine mythique avec la Médée de Cherubini, en coproduction avec l’Opéra-Comique où la production sera donnée le mois précédent. La mise en scène sera signée par une habituée des lieux, Marie-Eve Signeyrole, et la direction musicale ne reviendra pas à Laurence Equilbey mais à Jean-Marie Zeitouni, tandis que la distribution demeurera inchangée entre Paris et Montpellier : Joyce El-Khoury, Julien Behr, Edwin Crossley-Mercer, Lila Dufy, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur.
Le dernier opéra mis en scène de cette saison sera Mitridate, re di Ponto, mis en scène par Emmanuelle Bastet et dirigé par Philippe Jaroussky – qui se trouvera pour la première fois à la tête d’un orchestre qui n’est pas le sien. Levy Sekgapane incarnera le rôle-titre aux côtés de l’incroyable Hongni Wu (Farnace), Key’mon Murrah (Sifare), Marie Lys (Aspasia), Lauranne Oliva (Ismène), Nicolò Balducci (Arbate) et Remy Burnens (Marzio). Une distribution qui donne envie !
Deux productions concertantes
Outre ces productions lyriques, la maison programme également La Création de Haydn le 16 novembre. George Jackson dirigera un plateau composé d’Emy Gazeilles, Maciej Kwaśnikowski et Alexandre Baldo. Puis en février, David Niemann dirigera Exils, qui mettra en regard le Berliner Requiem de Kurt Weill avec les Symphonies d’instruments à vent de Stravinsky, Friede auf Erden de Schoenberg, l’Ode à un rossignol (1985) de Valentin Silvestrov, patriarche de la musique ukrainienne, ainsi que Rubayat de Sofia Goubaïdoulina, pour « un rendez-vous à ne pas manquer qui inaugure une manifestation annuelle en hommage aux artistes et compositeurs contraints à l’exil ».
De nombreux autres rendez-vous éclectiques
Il est impossible d’énumérer ici l’ensemble de la riche programmation de l’Opéra de Montpellier, qui fera une fois encore la part belle à la musique symphonique (qui permettra d’entendre au passage Elza van den Heever, Rose Naggar-Tremblay, ou Julie Goussot) ; à la musique baroque avec plusieurs rendez-vous avec Le Consort qui entre en résidence cette année, ou encore Adèle Charvet ; aux musiques du monde avec par exemple Atine, un spectacle où nous retrouverons Aida Nosrat entendue dans Negar cette saison ; ainsi que de nombreux autres rendez-vous de différentes formes, pour petits et grands : masterclasses, midis musicaux, « Dodo Tharaud », cinés-concerts, concert lyrique de Marie Lombard, et autres escape game...
Avec cette saison 2024-2025, l’Opéra-Orchestre National de Montpellier multiplie les raisons de se rendre à l’opéra. A peine clôt-il sa saison 2023-2024 qu’il nous donne déjà hâte d’être à 2024-2025 !
Plus d’informations sont disponibles sur le site officiel de l’Opéra.
publié le 7 juin 2024 à 14h27 par Elodie Martinez
07 juin 2024 | Imprimer
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