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À l’Opéra-Comique, Louis Langrée imagine une saison 2024-2025 « vibrante, ouverte et accessible » couvrant quatre siècles de musique : des œuvres de répertoire, des opéras comiques et ouvrages contemporains qui s’adressent à tous les publics.
Lors de sa nomination à la tête de l’Opéra-Comique, Louis Langrée indiquait vouloir cultiver « l’esprit Favart » et faire cohabiter les grandes œuvres de répertoire et la création contemporaine sur une scène engagée et citoyenne. C’est manifestement l’image qu’il entend donner à sa saison 2024-2025, « vibrante, ouverte et accessible », couvrant quatre siècles de musique de Rameau à George Benjamin ou Clara Olivares.
Des œuvres de répertoire et des équipes artistiques solides
De Rameau, on retient Les Fêtes d’Hébé (données en décembre 2024), confiées à une équipe artistique spécialiste du genre : le chef William Christie à la tête des Arts Florissants à l’occasion de ses 80 ans, et Robert Carsen pour mettre en scène cet opéra-ballet où se mêlent poésie, musique ou danse, porté par une distribution emmenée notamment par Emmanuelle de Negri et Lea Desandre.
Autre duo convié par le théâtre, Marie-Ève Signeyrole pour sa première mise en scène à l’Opéra-Comique et Laurence Equilbey à la tête d’Insula orchestra et du chœur accentus se saisiront de la redoutable Médée de Cherubini – cet opéra-comique dans la forme mais traitant d’un sujet résolument tragique et qui s’impose aujourd’hui comme un « sommet de musique dramatique ». L’ouvrage nécessite un rôle-titre pleinement investi, et c’est Joyce El‑Khoury qui interprétera l’impitoyable magicienne, face notamment au Jason de Julien Behr.
On y ajoute en fin de saison en juin 2025 un Faust confié à Denis Podalydès, qu’on connait évidemment comme sociétaire de la Comédie-Française, mais de plus en plus souvent aussi comme metteur en scène d’opéra. Associé à Louis Langrée à la direction d’orchestre, ils exhumeront le Faust de Gounod, mais dans « sa forme et ses couleurs d’origine, révélant nombre de pages méconnues » grâce au travail d’archéologie musicale du Palazzetto Bru Zane – en coproduction avec l’Opéra de Lille. La production profitera des décors d’Éric Ruf et des costumes de Christian Lacroix, avec Julien Dran dans le rôle-titre, Jérôme Boutillier en Méphistophélès ou encore Vannina Santoni en Marguerite.
Notons enfin la reprise du Domino Noir d’Auber (dès septembre 2024) dans la production de Valérie Lesort et Christian Hecq, dont « la verve particulièrement réussie de cette mise en scène sans temps mort » nous avait séduits en 2018 à Liège comme à Paris. La distribution enthousiasmante de la création reste presque la même, emmenée par Anne-Catherine Gillet, Cyrille Dubois ou Marie Lenormand, mais aussi Léo Vermot-Desroches.
Et des œuvres ou (re)créations contemporaines
Et comme Louis Langrée entend faire de l’Opéra-Comique aussi une « maison de création », il y fait la part belle à l’opéra contemporain – notamment en coproduction avec le Festival d’Aix-en-Provence.
La saison 2024-2025 sera ainsi l’occasion de (re)voir Picture a Day Like This, le dernier opéra en date du compositeur George Benjamin qui assurera aussi la direction musicale de son œuvre à l’Opéra-Comique en octobre 2024. Le théâtre parisien reprend la production de la création au Festival d’Aix-en-Provence en 2023, dans la mise en scène de Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma et dans une distribution quasi-identique à celle de la création – emmenée par Marianne Crebassa dans le rôle principal aux côtés notamment d’Anna Prohaska.
Puis en avril 2025 (après une création prévue à l’Opéra National de Bordeaux en novembre prochain), l’Opéra-Comique proposera Les Sentinelles, opéra de la jeune compositrice franco-espagnole Clara Olivares sur un livret de Chloé Lechat qui poursuivent ainsi une collaboration de longue date, après notamment Nach dem Kuss ou WoMen. L’ouvrage entend aborder des questions contemporaines en mettant en scène « une mère et sa fille, enfant surdouée et complexe, (qui) rencontrent un couple de femmes en crise : les trois adultes se lient affectivement et tentent, comme autant de sentinelles, d’accompagner la jeune fille dans sa quête de sens ». Sur scène, l’opéra sera défendu par Anne-Catherine Gillet, Sylvie Brunet-Grupposo et Camille Schnoor, aux côtés de la comédienne Noémie Develay-Ressiguier.
Notons également Samson, de nouveau en collaboration avec le Festival d’Aix-en-Provence où le projet fera l’objet d’une création en juillet prochain, par le metteur en scène Claus Guth et le chef Raphaël Pichon. On connait maintenant le principe de cette « libre création » d’après Rameau : le livret signé de Voltaire a subi les foudres de la censure royale, si bien que le Samson de Rameau n’a jamais vu le jour – et le compositeur a recyclé sa partition dans des ouvrages ultérieurs. À défaut de pouvoir reconstituer l’œuvre, Claus Guth et Raphaël Pichon en propose aujourd’hui « une perspective plus large et plus collective » aux allures de « spectacle total » qui « conjugue des musiques saisissantes et restitue pour le public d’aujourd’hui le tragique édifiant rêvé par Voltaire ».
Enfin, parce que l’Opéra-Comique revendique aussi une mission de transmission, le théâtre parisien imagine La Grande Affabulation : un « spectacle festif et haut en couleurs » dans « l’esprit de la fable en musique des débuts de l’opéra » conçu par Geoffroy Jourdain et Benjamin Lazar pour les membres de la Maîtrise de l’Opéra-Comique âgés de 12 à 23 ans. Le spectacle promet de mêler baroque et contemporain, poésie et musique, danse et chant, et doit donc mobiliser les jeunes forces artistiques de la maison.
Le détail de la programmation de cette 2024-2025 de la salle Favart est disponible sur le site du Théâtre. La billetterie des places à l’unité ouvrira à partir du 23 avril. Pour les plus impatients, les abonnements en ligne seront disponibles à partir de ce 25 mars à 11h.
23 mars 2024 | Imprimer
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