Depuis maintenant plus de dix ans, Viva l'Opera! sélectionne quelques-unes des productions d'opéra parmi les plus emblématiques à travers le monde pour les diffuser au cinéma, en direct ou non. Evidemment, le programme a souffert de la fermeture des salles pendant plusieurs mois, mais Viva l'Opera! est de retour au cinéma à l'occasion d'une douzième saison.
Ainsi que le signale Alain Duault, directeur artistique de Viva l'Opéra !, « cette année n’est pas comme les autres » mais après la période difficile que nous venons de passer, « l’espoir s’est enfin concrétisé et semble nous promettre une belle renaissance ». C’est pourquoi il a « concocté un bouquet varié propre à retrouver toutes les facettes de ces émotions lyriques qui nous réunissent, année après année ».
Pour débuter cette nouvelle saison de retransmissions dans les salles obscures, Viva l’Opéra ! voit les choses en grand avec l’emblématique Forza del Destino signée Christof Loy à la Royal Opera House (où nous y avions assistée), et réunissant le plus beau trio vocal imaginable malgré cet univers oppressant, à savoir Anna Netrebko, Jonas Kaufmann et Ludovic Tézier. Plus tard dans la saison, c’est un « mois Verdi » qui sera proposé, avec tout d’abord la célèbre Traviata de Willy Decker à Salzbourg où nous retrouverons la soprano russe avec tout son « génie vocal et scénique », ainsi que le « fringant Rolando Villazón », sans oublier le Giorgio Germont de Thomas Hampson. Ensuite, la récente Aida filmée à l’Opéra de Paris sans public dans la nouvelle production de Lotte de Beer, dirigée par Michele Mariotti, et dont nous rendions compte en février dernier. Nous retrouverons là aussi Jonas Kaufmann et Ludovic Tézier, sans oublier Sondra Radvanovsky dans le rôle-titre.
Puccini sera lui aussi présent, avec Madama Butterfly depuis la Scala de Milan en 2016 sous la baguette de Riccardo Chailly, Maria José Siri tenant le rôle-titre face au Pinkerton de Bryan Hymel. Mais aussi Turandot, toujours depuis la scène milanaise mais captée cette fois-ci en 2015, avec Nina Stemme, Maria Agresta, Aleksandrs Antonenko et Alexander Tsymbalyuk.
Bellini et Donizetti seront aussi présents, avec La Sonnambula et Anna Bolena. La première a été enregistrée à Venise, et permettra d’entendre Jessica Pratt et Shalva Mukeria. La seconde fut captée lors de sa création à Liège, dans la mise en scène de Stefano Mazzonis di Pralafera (disparu soudainement cette année), avec Olga Peretyatko qui avait su nous convaincre dans cette interprétation.
Difficile d’imaginer une saison sans Mozart, qui sera naturellement présent lui aussi, et même doublement avec « une étonnante Flûte enchantée filmée à Glyndebourne, traversée par une sorte de folie à mi-chemin entre Disney et Grand Budapest Hôtel, qui en fait un formidable spectacle de fêtes », ainsi que des « Noces de Figaro très attendues, qui seront données en direct de l’Opéra de Paris ». Cette dernière aura de quoi attirer le public avec une distribution alléchante, entre le Figaro d’Ildebrando d’Arcangelo, le Cherubino de Lea Desandre, ou encore le couple Almaviva forma par Peter Mattei et Maria Bengtsson, sous la baguette du nouveau directeur musical Gustavo Dudamel.
L’opéra français ne sera pas oublié non plus, avec le Werther imaginé à Zürich par Tatjana Gürbaca en 2017, réunissant ni plus ni moins que Juan Diego Flórez (pour sa prise de rôle) et Anna Stéphany, ou encore Cendrillon, moins connu, proposée en direct depuis l’Opéra de Paris dans la mise en scène de Mariame Clément, avec là aussi Anna Stéphany (en Prince charmant) et Tara Erraught dans le rôle-titre. Autre direct depuis la maison parisienne, Platée participera à la Fête de la Musique. Imaginée par Laurent Pelly et dirigée par Marc Minkowski, la production réunira Lawrence Brownlee, Jean Teitgen, Mathias Vidal, Marc Mauillon ou encore Nahuel di Pierro pour notre plus grand plaisir. Le superbe Faust de Benjamin Bernheim et la « Marguerite d’un autre monde » d’Ermonela Jaho seront réunis sur grand écran dans le travail scénique de Tobias Kratzer vu en mars dernier, tandis que l’on se réjouit d’avance de retrouver la Carmen d’Aude Extremo et le Don José de Jean-François Borras captés à Monte-Carlo en novembre 2020.
Pour finir, « un mois tchèque nous permettra de découvrir deux chefs-d’œuvre de cet univers lyrique mal connu, dans des productions rares », avec pour commencer une Rusalka venue tout droit de Pékin dans la mise en scène de Hugo de Ana, puis Jenůfa créé à la Monnaie en 2014, mis en scène par Alvis Hermanis avec Sally Matthews, Charles Workman et Nicky Spence.
Une saison qui regroupe ainsi des « chanteurs splendides, habités par leurs personnages, des chefs d’orchestre issus d’horizons variés, des metteurs en scène aux esthétiques multiples mais toujours respectueuses des œuvres », pour faire en sorte que l’opéra soit « plus que jamais vivant pour cette 12e saison de Viva l’Opéra ! »
La programmation complète de cette saison 2021-22 est disponible sur le site officiel de Viva l’Opéra!
09 juillet 2021 | Imprimer
Commentaires