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- Film opéra
Le « film opéra » ne doit pas être confondu avec l’opéra filmé. Il y a quelques années, à une époque où le service public avait à cœur de promouvoir l’art lyrique, la télévision permettait d’assister régulièrement à des retransmissions d’opéras. Aujourd’hui, c’est le cinéma qui a pris le relais. Le programme Pathé Live propose des diffusions en direct de spectacles vivants et notamment d'opéras depuis le Metropolitan Opera de New-York, et UGC a mis en place le cycle « Viva l’Opéra », qui offre à un large public une sélection d’opéras filmés à travers le monde entier. Il s’agit de captations alors que le « film opéra » résulte d’une autre volonté.
À partir d’un opéra, le « film opéra » reconstitue un spectacle entièrement pensé pour le cinéma. Tout a commencé dans les années 1970, avec notamment les films opéras du metteur en scène Jean-Pierre Ponnelle (ayant aussi réalisé des captations d'opéras filmés), mais surtout ensuite en 1975 avec l’adaptation de La Flûte enchantée (1791) de Mozart par le cinéaste suédois Ingmar Bergman (1918-2007). L’art et le génie de Bergman ont donné à cet opéra quelque chose d’unique et de profondément émouvant. C’est une grande réussite cinématographique même si l’excellence n’était pas au rendez-vous sur le plan musical. En 1979, Joseph Losey (1909-1984) s’empare à son tour d’un autre chef-d’œuvre de Mozart, Don Giovanni (1787). C’est le début de toute une série de grands films opéra réalisés sous l’égide du producteur Daniel Toscan du Plantier (1941-2003) : Carmen (1984) de Francesco Rossi (1922-2015) d’après Georges Bizet (1838-1875), Boris Godunov (1989) d’Andrzej Zulawski, adaptation de l’opéra éponyme de Modeste Moussorgski (1839-1881), ou encore La Traviata (1853) de Verdi mise en images en 1982 par Franco Zeffirelli.
De nos jours, c’est l’opéra filmé qui est au centre de la démocratisation de l’art lyrique, et cela sans doute parce que les investissements financiers sont trop lourds pour que des réalisateurs se lancent à nouveau dans l’aventure du film opéra. Diffusé dans des salles de cinéma où le tarif des places reste largement accessible, l’opéra filmé facilite l’approche de tous ceux qui hésitent à franchir le seuil de ces « temples » impressionnants que sont encore souvent les maisons d’opéra.