
Informations générales
- Nom de la maison d'opéra :Opéra national de Lyon.
- Ville Pays :Lyon France
- Localisation :1 Place de la Comédie Afficher la carte
- URL du site internet officiel :http://www.opera-lyon.com
Description
Si les spectacles lyriques de Leclair, Charpentier et Rameau ont été remis à l'honneur avec brio dans les années 1970 et 1980 à l'Opéra national de Lyon, on oublie souvent que la première salle consacrée à la musique, l'Académie royale de musique, fut inaugurée en 1688 avec un opéra de Lully, Phaéton. Dans la salle qui suivit celle-ci, incendiée, on jouait aussi Campra ou Desmarets à la fin du XVIIème siècle... Une période un peu terne suivit, qui s'acheva avec l'inauguration du Grand Théâtre, construit par Soufflot sur les bords du Rhône et juste derrière l'hôtel de ville.
Pour autant, l'architecte n'avait guère pensé au développement des spectacles lyriques qui, dès la fin du XVIIIème siècle, nécessitèrent un espace de représentation important. On manqua de place au Grand Théâtre et la version Soufflot fut démolie en 1827. Sur le même emplacement, on bâtit sur les plans de Chenavard et Pollet l’ancien bâtiment de l’Opéra, qui ouvrit ses portes en juillet 1831 avec La Dame Blanche. Un orchestre, deux balcons, trois galeries, auxquels on adjoint une quatrième galerie en 1837, qui devint traditionnellement le point de ralliement des connaisseurs. C'est sous cette forme que, avec les péripéties d'usage, l'Opéra de Lyon traversera près de cent cinquante années.
Si le Grand Théâtre adopte globalement les grandes fièvres parisiennes au cours du XIXème siècle, innovant peu, il se singularise à la fin du siècle par la tradition wagnérienne qu'il développe. Ainsi, en 1904, on donne la première représentation complète du Ring en français. On crée aussi des versions françaises d'Andrea Chénier en 1897, ou de Francesca da Rimini en 1924. Robert Lalande, de 1942 à 1944, mais aussi André Cluytens, sauront pendant la Seconde Guerre mondiale maintenir le prestige de la maison, acquis au début du siècle. Si Paul Camerlo, nommé directeur de l'Opéra de Lyon à la fin des années cinquante, tente d'apporter un souffle nouveau, en particulier avec des créations mondiales comme Dolores de Jolivet (1960) et Le Prince de Hombourg de Henze (1967), il a fallu attendre Louis Erlo, directeur depuis 1969, pour que l'Opéra de Lyon prenne un « coup de jeune ». Porté bien sûr par la politique de Landowski et de Malraux, Erlo se dégage peu à peu du répertoire traditionnel, peu susceptible d'attirer un nouveau public dans les fauteuils de velours rouge de l'Opéra... Il propose alors une programmation très large, où toutes les époques, tous les styles, tous les compositeurs trouvent leur place - adulés ou moins connus. Il opte pour une distribution homogène sans vedettariat et crée de nombreuses mises en scène qui renouvellent le regard lyonnais, voire français, sur le théâtre lyrique.
Posant des jalons pour l'avenir, il fonde en 1973 l'Opéra-Studio destiné à la formation de jeunes chanteurs, et signe en 1976 un accord de coopération avec l'Opéra national du Rhin, début d'une politique de coproduction poursuivie aujourd'hui avec d'autres Opéras régionaux et avec des théâtres étrangers. On reprend des œuvres anciennes de Rameau, Charpentier, Cavalli, Leclair, etc., mais on donne aussi régulièrement des créations mondiales avec, entre autres, Jonas de Prey, les Oiseaux (1971) ou Gambara (1978) de Duhamel, Écouter-Mourir de Dao (1981), Opéra et Passaggio de Berio (1979), etc. Et aussi l'admirable, l'inoubliable Au grand soleil d'amour chargé de Luigi Nono (1982), cet opéra en mouvement qui conduisait le public à la suite des chanteurs-acteurs à travers les différents espaces scéniques de la Fabrique, une ancienne usine désaffectée. Reconnu sur le plan international, en particulier à la suite d'un exceptionnel Pelléas et Mélisande mis en scène par Pierre Strosser, l'Opéra de Lyon s'est doté en 1983 d'un nouvel orchestre qui lui est spécifiquement attaché et dont John Eliot Gardiner prit la direction (de 1983 à 1988). Theodor Guschlbauer, et Serge Baudo avant lui, avaient présidé aux destinées musicales de l'Opéra et de grands chefs leur ont succédé à la direction musicale de l'institution: Kent Nagano de 1988 à 1998, Louis Langrée de 1998 à 2000, Iván Fischer de 2000 à 2003, et après s'être appuyé sur des chefs invités pendant quelques années, l'Opéra de Lyon a pu compter sur Kazushi Ōno de 2008 à 2017 et Daniele Rustioni de 2017 à 2025.
L'année 1969 a vu également la création d'une véritable compagnie de danse sous la direction de Vittorio Biagi.
Pendant la période de travaux du nouveau bâtiment, l'Opéra de Lyon entreprit des saisons saltimbanques, « hors les murs ». Il sera ainsi accueilli au T.N.P. de Villeurbanne, au Carrefour européen du Théâtre (chez Jérôme Savary), à l'Auditorium Maurice Ravel naturellement, au Théâtre romain de Fourvière, à la Maison de la danse, au Théâtre des Célestins, à la M.C.C. de Saint-Étienne, entre autres. L'Opéra de Lyon est créatif et se porte bien.
Le nouveau bâtiment dessiné par l'architecte Jean Nouvel et inauguré en 1993 a été construit sur le lieu de l’ancien Opéra, dont les quatre murs d’origine et le foyer du public ont été conservés. Une grande verrière abritant des espaces de répétition couronne ce bâtiment très contemporain. « Un chef-d’œuvre au service des chefs-d’œuvres », selon Serge Dorny, alors directeur général (de 2003 à 2021). Le bâtiment compte 18 niveaux, cinq souterrains et cinq dans la verrière, d'une scène bénéficiant de l'état de l'art en matière acoustique et de nombreuses infrastructures modernes.
En 2021, Serge Dorny quitte la direction de l'Opéra de Lyon (pour prendre la direction de l'Opéra National de Bavière à Munich) et Richard Brunel lui succède.
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