Informations générales
- Nom de la maison d'opéra :Teatro alla Scala.
- Ville Pays :Milano Italie
- Localisation :Via Filodrammatici, 2 Afficher la carte
- URL du site internet officiel :http://www.teatroallascala.org
Description
Après l'incendie du Théâtre ducal en 1776, un nouveau théâtre est construit sur l'emplacement de l'église Santa Maria della Scala (du nom Beatrice della Scala, épouse du duc Bernabo Visconti). C'est un grand théâtre à l'italienne de 3 000 places, avec un parterre de loges dont les occupants qui en sont aussi les propriétaires, investissent leur argent dans la production des spectacles qui y sont présentés. Il est inauguré en 1778 avec l'opéra d'Antonio Salieri, L'Europa riconosciuta.
Le Teatro alla Scala ne prend cependant son essor qu'au début du XIXe siècle, lorsqu'elle entre en compétition avec le Teatro di San Carlo de Naples, bastion de l'art lyrique italien. De 1812 à 1830, Rossini puis Bellini contribuent largement au développement de la salle, ainsi que la Malibran, engagée en 1833 par le groupe entreprenant des « propriétaires de loges ». Dès 1839, le règne de Verdi commence, et entre cette date et la création mondiale de Falstaff en 1893, le compositeur dirige à la Scala huit de ses opéras.
En 1901, le duc de Visconti, à la tête de la « délégation des propriétaires », engage comme directeur musical, malgré son sale caractère désormais légendaire, Arturo Toscanini. C'est durant cette période et grâce à l'extraordinaire professionnalisme de Toscanini que la Scala acquiert sa réputation internationale. Signe de renom, le Metropolitan Opera de New Work n'engage, à partir des ces années-là, que des chanteurs s'étant déjà produits sur la scène milanaise.
Après la Première guerre mondiale, le privilège des loges privées disparaît, puis de 1918 à 1921, le théâtre est restauré. Toscanini crée un orchestre et une troupe de chanteurs permanents, et inscrit au programme les répertoires allemand, français et russe. C'est encore sous son règne que Richard Strauss vient à Milan diriger Salomé. Et il ne s'agit là que d'un grand moment parmi bien d'autres.
Avec l'avènement du fascisme, la Scala sombre dans une période de déclin. Toscanini quitte l'Europe pour les États-Unis. Il y reste jusqu'en 1946. Milan est bombardée en 1943 par l'escadrille du général Harris. Mais, très rapidement, le théâtre est reconstruit selon les plans d'origine. Et sa triomphale inauguration en 1946 fait vibrer d'émotion tout Milan et scelle les retrouvailles avec le maestro, Toscanini.
La grande renaissance de la Scala commence dans les années cinquante. Depuis cette époque, des chefs comme C.M. Giulini, C. Abbado, des décorateurs comme P.L. Pizzi, des metteurs en scène comme G. Strehler, L. Visconti, F. Zeffirelli, des chanteurs comme Renata Tebaldi, Maria Callas, Mario del Monaco, y ont travaillé régulièrement. Durant cette période, également, Karajan, alors directeur de l'Opéra de Vienne, propose un accord d'échange de productions grâce auquel les deux théâtres renforcent leurs prestigieux programmes. Dans les années 1970, Paolo Grassi, surintendant du théâtre, propose une série de créations mondiales comme celle de Au grand soleil d'amour chargé de Luigi Nono, en 1975, qui scandalise la Démocratie chrétienne. En 1986, la direction musicale de la Scala est confiée à un digne héritier de Toscanini, le chef d'orchestre Riccardo Muti qui a succédé à Claudio Abbado. La Scala lui doit des moments lyriques inoubliables. Ainsi, l'opéra Les Noces de Figaro, mis en scène par Giorgio Strehler, avec Lella Cuberli, Barbara Hendricks et Ann Murray, a-t-il ravi le public, tout comme le magistral et inoubliable Otello en 1987, mis en scène par Franco Zeffirelli et dirigé par Carlos Kleiber où l'on entendit, et le mot est faible, Mirella Freni, Placido Domingo et Renato Bruson. La magie indéniable du lieu, cette salle rouge et or, chatoyante, au lustre monumental, avec quatre étages de loges qui lui donnent un air de ruche en fête, n'est pas due à sa seule beauté !
Plus de deux cents ans après son inauguration, entre 2002 et 2004, La Scala fait l’objet d’une complète rénovation. Le 7 décembre 2004, à l’occasion de sa réouverture, La Scala donnait une nouvelle production d’Europa riconosciuta de Salieri (en référence à la première oeuvre jouée dans ses murs en 1778), dirigée par Riccardo Muti – pour l’anecdote, les billets de cette soirée inaugurale furent vendus 2000 euros pièce.
En 2005, Stéphane Lissner devient le premier superintendant et directeur artistique non italien de l’histoire de la Scala et sera reconduit en novembre 2009. En 2014, Alexander Pereira lui succède le temps d'un mandat houleux, avant qu'il ne laisse la place à Dominique Meyer en 2020.
Tous les 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, patron de la ville de Milan, le Teatro alla Scala donne le coup d'envoi de sa saison lyrique avec une soirée de gala très recherchée. Le prix des places atteint des sommets extraordinaires ! La saison lyrique s'achève début juillet. Une très belle saison symphonique d'automne la précède, de septembre à décembre, entrecoupée de quelques programmes de ballets. Les jeunes s'abonnent nombreux sans connaître le contenu de la programmation car il est gardé comme un secret d'État jusqu'au dernier moment. Et quand le programme paraît, toutes les places sont déjà vendues !
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