![Xl_natalie-dessay-opera-garnier-2025](/media/images/picture/article/0000/2496/15417/xl_natalie-dessay-opera-garnier-2025.jpg)
Voici quelques années, Natalie Dessay prenait du champ avec les scènes lyriques pour se consacrer au récital et au théâtre. Aujourd’hui, elle prépare un « concert d’adieu » à l’Opéra Garnier (qui sera « peut-être un "au revoir" pas définitif ») qui fait « le lien entre ce qu’elle fut, ce qu’elle est et ce qu’elle sera ».
En avril prochain, Natalie Dessay aura 60 ans. Elle l’évoque ouvertement et fêtera cet anniversaire à l’occasion d’une série de récitals qui devrait s’achever à l’Opéra Garnier, dans ce qui est présenté comme le « concert d’adieu » de la soprano – qui se montre néanmoins un peu moins catégorique. Dans un entretien rapporté par l'institution parisienne, elle évoque « peut-être un concert d’adieu, peut-être un concert d’au revoir pas définitif », elle « ne sai(t) pas encore ».
Faire « le lien entre ce que je fus, ce que je suis et ce que je serai »
Toujours est-il que ces récitals, accompagnés par son compère le pianiste Philippe Cassard et intitulés « Oiseaux de passage », illustreront à leur façon les grandes étapes de la carrière de Natalie Dessay – pour la première fois, elle en a composé elle-même le programme. On y trouve de la musique française, « l’ADN » de la soprano, mais aussi la musique classique américaine vers laquelle elle se tourne à présent – comme encore récemment avec la création française de la comédie musicale Gypsy à l’Opéra national de Lorraine. Natalie Dessay le formule ainsi : le récital fait « le lien entre ce que je fus, ce que je suis et ce que je serai ».
La première partie du récital fait ainsi écho à la tessiture de soprano léger de Natalie Dessay et aux « oiseaux » qui ont longtemps occupé une place significative dans son répertoire lyrique : Le Colibri d’Ernest Chausson, Le Rossignol des lilas de Reynaldo Hahn, les Trois beaux oiseaux du paradis de Ravel, La Colombe poignardée de Louis Beydts ou encore Reine des mouettes de Poulenc. La seconde partie évoque la transition vers de nouveaux répertoires : l’amour de la mélodie française (avec notamment La Dame de Monte-Carlo de Poulenc sur un texte de Cocteau) mais aussi maintenant un solide appétit pour la musique américaine – par exemple de l’Américain Samuel Barber qui écrivait aussi en français. Dans le cadre du récital, Natalie Dessay interprétera ainsi par exemple Knoxville, Summer of 1915 : une chanson de Barber écrite pour une tessiture relativement grave, qu’elle ne pensait pas pouvoir chanter et qu’elle ajoute néanmoins dorénavant à son répertoire... « grâce au confinement ».
Nouveau répertoire « plus graves »
Elle dit avoir consacré du temps à « reconstruire (s)a voix et refaire (s)a technique » avec l’aide de son mari, Laurent Naouri, afin de « reconstruire sa tessiture du bas médium, qui était en friche ». La chanteuse peut dorénavant aborder des airs « plus graves », « avec beaucoup de plaisir aujourd’hui ». Et elle continue également de travailler avec des coaches pour parfaire son expression en anglais, pour mieux retranscrire toute la poésie de la langue.
Il y a quelques années, Natalie Dessay a pris du champ avec les scènes lyriques. À l’opéra, elle a chanté tous les plus grands rôles de sa tessiture. Elle s’est néanmoins « fâchée avec (s)a voix classique » et avait « presque décidé d’arrêté de chanter ». C’est notamment Philippe Cassard qui l’a encouragée à continuer et si Natalie Dessay refuse aujourd’hui la confrontation qu’implique l’opéra (qui impose de surmonter l’orchestre dans un « geste athlétique »), l’intimité du récital et la poésie du texte soulignée par le piano lui siéent manifestement davantage. Elle ne souhaite plus « démontrer », aujourd'hui, elle préfère « partager la musique ».
En avril prochain, Natalie Dessay aura donc 60 ans. Elle travaille néanmoins encore avec ardeur, explore toujours les possibilités de sa voix et cultive manifestement un solide appétit pour un nouveau répertoire... Avec Philippe Cassard, ils se retrouveront sur scène tout au long du mois de ce mois de mars dans plusieurs salles en France pour interpréter ce récital Oiseaux de passage qui fera aussi l’objet d’un disque et jusqu’au Palais Garnier le 30 mars prochain pour un « concert d’adieu ». « S’il s’agit d’un concert d’adieu ».
publié le 10 février 2025 à 10h59 par Aurelien Pfeffer
10 février 2025 | Imprimer
Commentaires