Fin février dernier, le Wiener Staatsoper publiait le bilan de sa saison 2014-2015 et revendiquait avoir accueilli quelque 598 951 visiteurs ayant assisté à 361 représentations, pour un taux de remplissage record de 99,02 %. Un résultat, envié par bon nombre d’autres maisons d’opéra, qui s’explique à la fois par la culture autrichienne dont on sait qu’elle laisse une place important à l’art lyrique ou encore par la taille modeste de la salle viennoise, mais aussi et surtout, évidemment, par sa programmation, sa diversité et sa capacité à attirer de grands noms de l’art lyrique.
Ce mercredi 6 avril, Dominique Meyer, le directeur du Wiener Staatsoper depuis 2010, annonçait ainsi le programme de sa prochaine saison 2016-2017 et manifestement, il s'inscrit dans la droite ligne de ceux ayant fait le succès des saisons précédentes.
On y retrouve la diversité du répertoire propre à la salle viennoise, qui entend présenter quelque 54 opéras différents couvrant 275 ans d’histoire lyrique, d’Alcina (1735) à Médée (2010), aux côtés desquels on retrouve également dix ballets et trois opéras pour enfants (l'Opéra d'Etat de Vienne cultive cette tradition de former très tôt le jeune public), agrémentés de nombreux concerts et évènements.
Parmi ceux-ci, cinq nouvelles productions seront présentées : Armide de Gluck dirigé par Marc Minkowski ; deux opéras de Verdi, Falstaff dont le pubpitre est confié à Zubin Mehta, avec Ambrogio Maestri dans une mise en scène de David McVicar, et Il Trovatore, porté par Roberto Alagna aux côtés d’Anna Netrebko ; Parsifal de Wagner ré-imaginé par Alvis Hermanis avec Gerald Finley et Nina Stemme ; et pour finir, Pelléas et Mélisande de Debussy, confié à la baguette d’Alain Altinoglu.
Si l’Opéra de Vienne est une des scènes les plus réputées, attirant les plus grands artistes internationaux depuis de nombreuses années (Anja Harteros, Juan Diego Florez, Piotr Beczala, Placido Domingo, Jonas Kaufmann, Bryn Terfel, Sonya Yoncheva ou encore Angela Georghiu sont notamment annoncés), la saison prochaine voit arriver plusieurs figures montantes et chanteurs confirmés de la scène lyrique française, parmi lesquels Julie Fuchs, Stanislas de Barbeyrac, Gaëlle Arquez ou encore Ludovic Tézier (qu’on retrouve dans les deux nouvelles productions verdiennes), dont plusieurs feront leur début à Vienne.
Notons enfin que tout au long de la saison 2016-2017, 45 représentations au total seront retransmises en direct sur la (nouvelle) plateforme de streaming de la maison viennoise, le StaatsoperLive. Depuis déjà quelques années, on sait que Dominique Meyer a initié la modernisation de l'établissement, animé par la volonté de s’ouvrir à de nouveaux publics (à l’image de ses confrères) via les nouveaux moyens de diffusion. On connait tout autant la politique éducative de l'établissement viennois, visant à sensibiliser le jeune public autrichien à l’art lyrique et aux métiers qui l’entourent, en retransmettant notamment en plus des représentations complètes, leurs coulisses et répétitions au travers du programme « Wiener Staatsoper at School ». Une façon de mieux appréhender l'opéra.
08 avril 2016 | Imprimer
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