Le Royal Ballet and Opera de Londres en 2024-2025 : changement de nom et nouvelle saison

Xl_royal-ballet-and-opera_londres_saison-2024-2025 © Royal Ballet and Opera

Afin de mieux refléter l’ensemble de ses activités (une maison lyrique mais aussi de ballet), l’Opéra Royal de Londres est rebaptisé le Royal Ballet and Opera. Son directeur Alex Beard annonce y une saison 2024/25 marquée par une création mondiale, plusieurs nouvelles productions et des reprises notamment confiées à des cheffes et défendues par de belles distributions.

La Royal Opera House de Londres est évidemment une compagnie d’opéra (le Royal Opera), mais aussi de ballet (le Royal Ballet), et manifestement, à l’heure où la danse suscite un intérêt accru de la part du public, mieux refléter la double activité de la maison londonienne de Covent Garden s’imposait comme une nécessité aux yeux de son directeur Alex Beard. Raison pour laquelle la Royal Opera House de Londres change de nom et devient dorénavant le Royal Ballet and Opera. Un changement de nom « extrêmement attendu » selon Alex Beard, qui « décrit désormais l'ensemble des forces de la maison » à l’heure où les activités du Royal Ballet and Opera sont à la fois plus diverses et moins centralisées – au Théâtre Royal de Covent Garden, mais aussi sur sa scène secondaire du Linbury Studio Theatre (qui accueille traditionnellement les représentations d’œuvres expérimentales ou avant-gardistes des deux compagnies), sur ses scènes de province mais aussi dans « plus de 1 500 cinémas à travers le monde » où sont retransmises les productions de l'établissement.

Ce changement de nom doit aussi traduire les évolutions du profil type du public de la maison londonienne : un peu plus jeune (l’âge moyen des spectateurs de Covent Garden est passé de 52 à 48 ans au cours des cinq dernières années et la proportion des spectateurs d’opéra de 20 à 29 ans a « plus que doublé ») mais aussi davantage intéressé par le ballet (dont l’audience a connu une « augmentation presque similaire »).

Quid néanmoins de la programmation lyrique de la prochaine saison londonienne pour captiver (voire fidéliser) ce public rajeuni ? Pour dynamiser la saison 2024-2025 du Royal Ballet and Opera, Alex Beard annonce notamment une création mondiale et huit nouvelles productions.

Création mondiale de Festen de Mark-Anthony Turnage

Parmi les temps forts de la saison 2024/25 du Royal Ballet and Opera, on peut citer la création mondiale de l’opéra Festen, dont le livret de Lee Hall est librement inspiré du film de Thomas Vinterberg sorti en salle en 1998. La maison londonienne a passé commande de l’œuvre au compositeur britannique Mark-Anthony Turnage (dont le précédent opéra, Anna Nicole, avait déjà fait l’objet d’une création à la Royal Opera House en 2011).

Comme le film, l’opéra met en scène la fête d’anniversaire d’un riche patriarche qui sera confronté aux révélations (et accusations) de l’un de ses enfants, issues du passé de la famille, suscitant tantôt le déni des uns, tantôt le silence coupable des autres. L’ouvrage fera l’objet d’une création dans une production mise en scène par Richard Jones, dirigée par le chef Edward Gardner, alors que la distribution réunira Allan Clayton, Stéphane Degout, Gerald Finley et Eva-Maria Westbroek.

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Festen © Royal Ballet and Opera / Sebastian Nevols

De nouvelles productions

Parmi les nouvelles productions de la prochaine saison, le Royal Ballet and Opera poursuivra notamment la Tétralogie de Wagner initiée par Barrie Kosky : après un Or du Rhin d’anthologie en septembre dernier, le metteur en scène s’attellera au deuxième opus du Ring, avec une Walkyrie dirigée par sir Antonio Pappano (pour sa dernière saison comme directeur musical de l’Opéra londonien) avec notamment Christopher Maltman dans le rôle de Wotan, Lise Davidsen en Siegline, Elisabet Strid en Brünnhilde ou encore Stanislas de Barbeyrac en Siegmund.

En novembre, le Royal Ballet and Opera donnera Les Contes d'Hoffmann dans une production de Damiano Michieletto (en coproduction avec l’Opéra de Sydney où la mise en scène a été montée l’année dernière), avec notamment Juan Diego Flórez et Olga Pudova, Ermonela Jaho et Marina Costa-Jackson dans les trois rôles féminins ou encore Julie Boulianne en Nicklausse. Le prolifique Ted Huffman s’attaquera de son côté à Eugène Onéguine pour notamment Gordon Bintner et Kristina Mkhitaryan sur scène.

En clôture de saison, en juin et juillet 2025, la maison londonienne bouclera la boucle de son cycle consacré à Haendel (après notamment Arminio il y a un an ou Jephtha en novembre dernier) : 280 ans après la création de l’œuvre à Covent Garden, le cycle s’achèvera avec une nouvelle production « sombrement satirique » de Semele, de nouveau signée du metteur en scène Oliver Mears (en coproduction avec le Théâtre des Champs-Elysées), avec le chef baroque Christian Curnyn à la baguette pour diriger une distribution réunissant Pretty Yende et Ben Bliss (pour ses débuts à l’Opéra Royal) aux côtés de Brindley Sherratt, Carlo Vistoli et Alice Coote.

Des reprises pour la musique

Le chef d'orchestre tchèque Jakub Hrůša doit succéder à Antonio Pappano à partir de septembre 2025, mais il sera présent au Royal Opera dès janvier prochain pour diriger Jenůfa dans la production de Claus Guth (saluée par la critique en 2021), avec Corinne Winters dans le rôle-titre.

Cheffe invitée principale, Speranza Scappucci dirigera la reprise de La Bohème en décembre dans la production de Richard Jones avec notamment Olga Kulchynska et Pene Pati, Amina Edris et Mikhail Timoshenko. Parmi les nombreuses reprises de la saison, l’Opera Royal accueillera une autre jeune cheffe très en vue, Eun Sun Kim, qui fera ses débuts dans la fosse londonienne avec Tosca pour commémorer l’anniversaire Puccini (dans l’emblématique production de Jonathan Kent, avec Angel Blue, Russell Thomas et Ludovic Tézier), alors que Turandot dans la mise en scène d’Andrei Serban sera défendu en alternance par Sondra Radvanovsky et Ewa Plonka dans le rôle-titre en mars 2025.


Turandot © Royal Ballet and Opera

Et au Linbury Studio Theatre

Outre plusieurs productions de danse, la scène du Linbury Studio Theatre accueillera notamment un double programme lyrique dédié à Leonard Bernstein, réunissant les deux courts opéras Trouble in Tahiti et A Quiet Place – la résurrection d’un projet qui avait dû être annulé pendant la pandémie et finalement repris en 2025.

Le metteur en scène Oliver Mears inscrit les deux récits des deux œuvres dans une forme de continuité, à 30 ans d’intervalle, dans « un arrangement réduit » qui s’accommode de « l’espace intime » qu’offre la scène du Linbury Theatre. Le chef Nicholas Chalmers fera là ses début au Royal Opera, alors que la distribution comptera Henry Neill et Wallis Giunta dans Trouble in Tahiti, et Grant Doyle, Henry Neill et Rowan Pierce dans A Quiet Place.

Le détail de la saison complète est disponible sur le site du Royal Ballet and Opera de Londres

publié le 1er mai 2024 à 15h28 par Aurelien Pfeffer

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